La recommandation est contenue dans le rapport de la mission d'observation du processus électoral menée par le réseau More Women in Politics dans le cadre de l'élection présidentielle du 07 octobre 2018. Rapport présenté jeudi 1er novembre.
Il s'agit en tout de six recommandations adressées aux différents acteurs du processus électoral camerounais. Tout d'abord, le rapport interpelle la communauté électorale à un atelier national d'évaluation sommative et sans complaisance du processus électoral. L'objectif, tirer les leçons des ratés et des divers manquements, capitaliser les acquis et de poser des bases pour la correction des dysfonctionnements perceptibles au cours du déroulement de l'élection. Une étape nécessaire si l'on veut anticiper sur les échéances futures et consolider notre démocratie. Une tâche qui incombe à Elections Cameroon, l'organe en charge de l'élection au Cameroun.
Une telle évaluation devrait tenir compte de la situation sécuritaire et humanitaire du fait de la crise dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest du pays. Question de préparer les élections locales qui s'annoncent plus complexe lorsqu'on considère l'exigence de participation, de représentativité et d'inclusion effective des électeurs dans ce schéma électoral.
La crédibilité d'une élection c'est également le taux de participation des électeurs au scrutin. Les standards en science politique fixent la fourchette entre 60% et 80% de participation pour qu'une élection soit considérée comme ayant exprimée la volonté du peuple. Or au cameroun, le taux de participation était de 53,85% pour la présidentielle du 7 octobre. Bien en deçà des normes en la matière. Il est donc important que des mesures soient prises pour améliorer le niveau de participation des camerounais aux échéances électorales. Pour un potentiel de 10 millions d'électeurs probables, on est encore loin du compte.
More Women in Politics recommande une plus grande implication des partis politiques dans la sensibilisation des citoyens pour les inscriptions sur les listes électorales, ainsi que dans le développement d'une culture politique responsable à travers des cadres de formation des militants.
D'autres recommandations fortes sont adressées à Elecam et aux pouvoirs publics. Notamment, l'élaboration d'un manuel de procédure des opérations électorales pour les partis politiques et les agents des bureaux de vote, la mise sur pied d'un guide simplifié de la loi électorale à l'usage des citoyens. Et la plus importante des mesures sera la publication du décret d'application de la loi électorale de 2012. Décret d'application qui mettra fin aux problèmes d'interprétation des dispositions de la loi électorale. Le décret d'application arbitrera par exemple la question de la place des signatures dans un procès verbal d'élection.
La culture politique est l'épine dorsale de toute construction démocratique. Il est donc fondamentale d'inculquer cette culture à toutes les couches de la population et particulièrement à la jeunesse. Elle qui s'intéresse de plus en plus aux joutes politiques. La preuve étant l'attrait pour le contentieux Post-électoral devant le Conseil Constitutionnel. Il est donc question de saisir l'occasion de cette élection pour raviver la flamme de la citoyenneté et de la participation de ces jeunes aux différentes élections. Soit comme électeur, soit comme candidat.
Stéphane Nzesseu