Selon des sources concordantes à la Commission nationale de recensement général des votes (CNRGV) qui a achevé ses travaux hier nuit, le président Biya arriverait largement en tête des 9 candidats avec plus de 70% de voix. Bien qu'un peu moins des 78% de 2011, il est suivi par Maurice Kamto. Avec légèrement moins de 15% des suffrages valablement exprimés, le candidat du Mrc realiserait néanmoins un meilleur résultat que le candidat du SDF John Fru Ndi, qui avec un peu plus de 10% était arrivé 2e en 2011.
Selon les sources de AGA, avec chacun moins de 10%, les autres candidats suivraient dans l'ordre ci-après: Cabral Libii de Univers avec un peu plus de 6%; Joshua Osih du Sdf avec moins de 4%; Adamou Ndam Njoya de l'Udc avec un peu plus de 1%. Les autres notamment Garga Haman Adji (ADD), Ndifor Frankline Afamwi (MCNC), Serges Espoir MATOMBA (PURS) ferment le banc avec moins de 1% chacun.
Malgré son désistement l'avant veille du scrutin en faveur du Pr KAMTO, l'ancien bâtonnier Akere Muna dont #ELECAM a refusé de retirer les bulletins de vote, est classé, naturellement en dernière position.
Ces résultats quasi officiels ne sont néanmoins pas définitifs. Ils ne le seraient qu'après l'examen et les décisions sur les différents recours enregistrés depuis jeudi au greffe du Conseil constitutionnel dans le cadre du contentieux électoral qui s'ouvre incessamment, en principe au plus tard demain lundi 15 octobre 2018.
À ce sujet, 18 requêtes au total ont été introduites. 17 demandant l'annulation totale de l'élection et une, celle du Pr Maurice Kamto, souhaite l'annulation partielle dans quelques dizaines de localités situées dans 7 régions du pays.
En attendant le Conseil Constitutionnel pour les résultats officiels et définitifs
Parmi ceux qui demandent l'annulation totale, il y a deux introduits par les candidats Cabral Libii et Joshua Osih. Les 15 autres recours sont ceux de sieur Bertin Kisob, actuellement détenu à la prison de Kondengui dans le cadre de la crise anglophone. Il avait déjà tenté en vain de voir sa candidature être acceptée pour cette presidentielle. À l'époque son dossier - qui ne contenait pas le certificat de versement du montant exigé de la caution ni la preuve qu'il est investi par un parti ayant des élus encore moins les 300 signatures requises pour les candidatures independantes - avait été recalé. "Une candidature pour la farce" avaient alors soutenu certains analystes.
Dans un entretien avec la presse jeudi dernier, le directeur général de ELECAM, Eric Essousse avait déclaré qu'aucun recours n'avait de chance de prospérer. Faut-il donc à la lumière de cette déclaration considérer comme définitives ces données sur les résultats compilés et obtenus par nos soins auprès de personnes ayant pris part aux travaux de la CNRGV? Voire. Selon un de ses membres ayant requis l'anonymat, le Conseil Constitutionnel devrait rendre son verdict dans les 72h suivantes. Probablement mardi 16 octobre 2018. Ainsi les résultats définitifs de la présidentielle pourraient être proclamés plusieurs jours avant le 22 octobre 2018, date butoir, selon le code électoral qui donne 15 jours maximum à cette institution pour proclamer les résultats. Précision importante: les décisions de cet organe juridico-politique national sont définitives donc insusceptibles de recours. Du moins au plan du droit interne camerounais.
Ebo'o Bossis