Cabral Libii veut mettre en place une éducation de missions et d’innovations. Serge Espoir Matomba pour sa part définit une loi d’orientation unique dans ce secteur.Le domaine de l’éducation fait partie intégrante des programmes politiques des neuf candidats à l’élection présidentielle de cette année. Le plus jeune Cabral Libii 38 ans, dans son programme intitulé «Le Cameroun qui protège et qui libère les énergies», vise une éducation qui doit conduire le pays vers son progrès et son industrialisation. Pour implémenter cette vision Cabral Libii va passer par le recrutement des enseignants, la diversification de l’offre d’enseignement, l’adaptation des contenus et l’établissement des passerelles entre l’université et les secteurs de la vie économique.
En chiffre le candidat porté par l’Union nationale pour l’intégration vers la solidarité (Univers) va procéder à «22.000 recrutements par an en raison de 11.000 pour le secondaire, 10.000 pour le primaire et 1000 pour le supérieur [Ce qui va coûter 35 milliards Fcfa, Ndlr]. La contractualisation de tous les vacataires de nos lycées et universités, ainsi que la contractualisation et l’affection de tous les instituteurs dès la sortie des Enieg et Eniet, soit 10.000 personnels chaque année».
Il prévoit aussi instaurer «le bilinguisme intégral de la maternelle en terminale avec le français et l’anglais comme langues d’enseignement, et non plus seulement comme langues enseignées ». Aux points suscités, il compte introduire dès septembre 2019, les séries : techniques agropastorales (Tap) et introduction aux Arts plastiques (Ap) (la peinture, la sculpture, l’architecture) dans les lycées d’enseignement technique, polyvalents, ruraux et semi-urbains. Il compte aussi octroyer des bourses d’études d’une valeur de 125.000 Fcfa par mois à tout étudiant en Master en génie industriel, agronomique ou en thèse, couplées de la diminution des frais de pension de moitié pour tous les étudiants des établissements publics du Cameroun.
Le candidat du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) dans son programme politique affirme qu’il va revoir de fond en comble, la formation à partir du primaire et du secondaire, actualiser la formation de l’éducation civique et morale. «Nous définirons une loi d’orientation unique de l’éducation. Elle déclinera l’organisation et le fonctionnement du système éducatif camerounais. Quant aux différents sous-systèmes, nous avons engagé des échanges avec les différents spécialistes de l’éducation pour voir la possibilité de les uniformiser. Cet échange se fait dans une démarche inclusive», écrit Serge Espoir Matomba.
Pour le Purs, «l’éducation est le secteur le plus dégradé de [notre] société». Une déchéance qui est tributaire des différents systèmes mis en place. Tout en déplorant le manque d’infrastructures et surtout l’accentuation des formations garantissant la dépendance des Camerounais dès l’obtention de leurs diplômes, Serge Espoir Matomba invite à «sortir de la logique d’éducation qui consistait à former des citoyens pour travailler dans l’administration publique. La formation actuelle empêche les Camerounais de s’auto-employer ; d’où la lourde perte enregistrée en matière d’entreprenariat et une progressive hausse du taux de chômage».