C’est la stratégie la plus usitée par les différents candidats et partis politiques dans la circonscription du Wouri. C’est à tour de rôle que ces derniers se relaient dans les rencontres des diverses associations de la ville.
Une semaine après le début de la campagne électorale en vue des élections municipales et législatives du 09 février 2020, les rues de la ville de Douala semblent vides. Les caravanes des candidats sont rares. Mis à part quelques-uns comme Denise Fampou (qui a mobilisé les motos taxis pour un tour de la commune en semaine), Nourane Fotsing (qui a à sa disposition un bus et un podium mobile qui tourne dans toute la ville), Serges Espoir Matomba (qui malgré l’absence des motos taxis, réussi à aligner plusieurs véhicules pour mener campagne), et quelques rares exceptions, le reste c’est le calme plat. Dans la même lancée, les meetings populaires sont presque inexistants. Pour certains membres des équipes de campagne rencontrés, c’est le manque de financement qui est la cause principale de cette timidité dans le déploiement populaire. D’un autre côté, les stratèges autour des candidats s’interroge sur l’efficacité des meetings populaires quand on sait que la circonscription à couvrir en deux semaines n’est pas si vaste que cela. Mais aussi, les candidats sont déjà connus dans les quartiers et les différents électeurs potentiels. Le plus important est d’expliquer au plus grand nombre les populations, les raisons pour lesquelles il faut choisir tel ou tel candidat. Et dans ce sens c’est la proximité et les discussions B to B qui sont plus intéressantes.
Est-ce à dire que les centaines de candidats aux municipales et législatives ne battent pas campagne ?
Du fait des moyens financiers limités et des enjeux électoraux, plusieurs candidats choisissent d’aller à la rencontre des groupes de citoyens. D’où le choix des réunions des associations de femmes, d’hommes et de jeunes. Les réunions les plus prisées sont les tontines. Car du fait de la particularité de ce type de réunion, tous les membres sont généralement présents physiquement. Et c’est l’occasion pour le candidat qui a réussi à se faire inviter de présenter son projet pour le développement des affaires et l’amélioration des conditions de vie des membres de ces tontines et par conséquent des familles de la circonscription. Une stratégie qui semble payante. Car elle minimise les coûts de campagne et gagne en efficacité. Maintenant reste au candidat de multiplier au maximum les invitations dans ces tontines qui pullulent à Douala. Et ça, ce n’est pas une mince affaire.
Stéphane NZESSEU