L’Organisation des nations unies, rappelle que les enfants doivent être à l’école et non pas au sein des groupes armés.
De retour de la ville de Buea dans la région du Sud-Ouest, la Mission de l’Organisation des Nations Unies (ONU), conduite par Mme Allegria Mama Del Pilar Baiochi Coordonnateur résident de l’institution, n’a pas caché son inquiétude face au phénomène d’enrôlement des enfants. Face à la presse, Modibo Traoré Chef du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires de l’ONU au Cameroun a déclaré «la place des enfants n’est pas au sein des groupes armés. La place des enfants, c’est à l’école. Malheureusement la situation de rupture familiale, de détérioration au niveau de l’environnement social et sécuritaire fait que les enfants, souvent par manque d’opportunités ou par force, rejoignent ces groupes. Mais, encore une fois, il faudrait qu’une solution politique puisse être trouvée rapidement au problème pour qu’un autre avenir, une autre direction puisse être donnée à ces enfants, afin qu’ils puissent se dissocier le plus rapidement de ce contexte de violences et de dépravation».
A titre de rappel, la scolarisation dans les régions anglophones à savoir Nord-Ouest et Sud-Ouest, est perturbée du fait de l’interdiction des sécessionnistes. Lors de l’année scolaire 2017-2018, les parents et les enseignants avaient reçu des messages de menaces de mort pour quiconque braverait l’interdiction des groupes armés séparatistes. Pour ce qui est de cette rentrée scolaire 2018-2019, les deux régions avaient dû être militarisées pour accompagner les enfants qui regagnaient le chemin de l’école. En tournée dans lesdites régions, le Général de corps d’armée, René Claude Meka, chef d’Etat-Major des armées, avait alors tenu à rassurer les parents et les responsables d’établissement scolaire. Ladite tournée avait eu lieu le 30 août 2018 à Buea au Sud-Ouest et le 31 août à Bamenda au Nord-Ouest.
Au cours de l’émission «Honneur et Fidélité», l’hebdomadaire du Ministère de la défense diffusé tous les samedis après-midi, sur l’antenne de la Radio d’Etat, le reporter militaire envoyé spécial a rapporté que «la situation sécuritaire dans les Régions du Sud-ouest et du Nord-ouest est sous contrôle. Telles sont les conclusions que les six autorités militaires des dites régions ont présentée au général de corps d’armée René Claude Meka qui était en tournée d’évaluation de la situation sécuritaire… Toutes les écoles sont sécurisées, les parents sont conviés à envoyer leurs enfants à l’école… Le CEMA (René Claude Meka, ndlr) a prescrit trois principales mesures que sont: la coordination des forces engagées sur le terrain pour une unicité des visions, la mutualisation des moyens pour une efficacité certaine, et la synergie d’action afin d’atteindre le but final escorté».
Pour revenir donc à la Mission de l’ONU, elle a par ailleurs indiqué qu’il faut absolument que le dialogue soit à l’ordre du jour. «Les Nations unies depuis le début de cette situation qui a commencé par un problème purement social qui est arrivé à la situation que nous connaissons aujourd’hui, n’a cessé d’appeler tous les protagonistes à un dialogue, à une discussion. Parce que tous les conflits à travers le monde se terminent par de véritables discussions. La solution on est bien d’accord n’est pas que des solutions de par la force. Mais le dialogue, le dialogue reste la voie à privilégier pour résoudre rapidement le problème auquel nous sommes confrontés», a déclaré Modibo Traoré.
Elle a par ailleurs déclaré que toutes les initiatives qui visent à la recherche de la paix soient saluées.
Liliane N.