Arrêté et placé en détention pour complicité d’actes de terrorisme et de financement d’acte de terrorisme, le 2eme adjoint au maire de Fotokol, Adamou Mohamed, a été acquittés le 6 mai dernier au cours d’une audience présidée au tribunal militaire de Yaoundé.
Après trois années de détention à la prison centrale de Kondengui, Adamou Mouhamed, à l’époque 2 ème adjoint au maire de Fotokol, dans la région de l’Extrême-nord a revu la lumière du soleil le lundi 6 mai 2019. Selon le Trihebdomadaire « L’œil Du Sahel » en kiosque le 10 mai 2019, « Adamou Mohamed a été déclaré coupable d’immigration clandestine et de fausse déclaration dans l’établissement d’une carte nationale d’identité et non plus de faux et usage de faux ».
Toujours d’après le Trihebdomadaire, l’affaire remonte au mois de juillet 2015. « Trois accusés sont interpellés à Mora. Le 23 juin 2016 à 11h, ils sont conduits au service central de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) à Yaoundé. Ils seront ensuite placés sous mandat de détention provisoire par ordonnance du 7 septembre 2016, après 3 mois de garde à vue au SED. Adama, Adja Gana et Adamou Mohamed étaient poursuivis pour les faits de financement de terrorisme et de complicité d’actes de terrorisme ».
« C’est à la suite de l’enlèvement par le groupe Boko Haram du maire titulaire de Fotokol, conduit par la suite dans la forêt de Sambisa au Nigeria avec d’autres personnes enlevées, que l’adjoint au maire avait pris peur et s’était enfui avec sa famille pour aller se réfugier à Mora ou il survivait grâce à l’aide du Programme Alimentaire Mondial », poursuit L’œil Du Sahel.
Le journal ajoute que le 2e adjoint au maire de Fotokol, Adama, s’était établi informateur au profit de l’Etat du Cameroun en prétendant fournir des renseignements aux forces de l’ordre et autorités camerounaises sur les activités de la secte Boko Haram. Selon l’accusation, Adama avait fait prévaloir ses intérêts personnels au détriment du rôle qu’il disait jouer pour la paix au Cameroun. Son double-jeu, précise l’accusation était de renseigner les deux parties sur les activités réciproques de l’un et de l’autre en ne livrant que les adeptes de la secte qui n’épousaient pas ses intérêts.
Un acte qui, sans doute a coûté la vie à plusieurs familles dans cette région ou la secte islamique sème la terreur depuis près de 4 ans. Pour rappel, dans cette région, les forces de défense et de sécurité affrontent depuis 2014 le mouvement terroriste Boko Haram, apparu au Nord-est du Nigeria en 2009. Au moins 1 900 civils et 200 militaires ont été tués par Boko Haram, et l’Extrême-Nord compte aujourd’hui 240 000 déplacés internes selon des estimations de Human Rights Watch en 2018.
Danielle Ngono Efondo