Les deux hommes, responsables de parti politique (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et Mouvement pour la Démocratie et l’Interdépendance) ont eu un entretien en tête à tête au siège du Mrc dans la ville aux sept collines le 09 Septembre dernier.
Au sortir de ce dernier, Dominique Djeukam Tchameni a tenu ces propos : « Avec le Professeur Maurice Kamto, nous avons parlé de la construction d'une collaboration MDI-MRC en vue de la mutualisation de toutes les forces politiques et sociales du Cameroun et de la Diaspora, afin d'obtenir la Paix dans le NOSO et un code électorale consensuel et ce, par tous les moyens légitimes et pacifiques. L'unité fera notre force… ».
Crise sécuritaire dans le Noso et révision du Code Electoral : Prétexte insurrectionnel ?
A quelques jours de la marche (républicaine) programmée par le Mrc, ils sont nombreux, au sein de l’opinion nationale et même de la diaspora, qui pensent que les deux hommes ont un objectif autre que celui qui est affiché.
Code Electoral consensuel
Révisé en Avril 2012, le code électoral, objet de tous les débats a été utilisé lors des élections locales de 2013 ; scrutin qui a vu la participation très active du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et au cours de laquelle cette formation politique a remporté un siège à l’Assemblée Nationale et quelques place de conseillers municipaux par ci, par là.
C’est avec ce même code que le président du Mrc réclame à cor et à cri, la victoire à l’issue de l’élection présidentielle d’Octobre 2018. D’aucuns, même si cela reste à vérifier, le désignent d’ailleurs comme le « rédacteur », de ce code électoral.
Ce sont les mêmes qui, dans les réseaux sociaux posent ces questions
Si Maurice Kamto avait été proclamé vainqueur au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, ce sujet aurait – il été à l’ordre du jour ?
Le code électoral se révise t –il dans la rue ?
Si l’insurrection annoncée dans quelques jours amène à la destitution du Chef de l’Etat Camerounais et que les tractations qui vont suivre ne donnent pas les résultats escomptés (Maurice Kamto à Etoudi comme président de la République) ; Va t- on définitivement clore ce débat ?
Crise sécuritaire dans les Régions du Nord et du Sud Ouest
Les Camerounais, dans leur immense majorité s’accordent et reconnaissent que depuis l’avènement de la crise sécuritaire dans les Régions du Nord et Sud Ouest, des efforts ont été faits, dans le but d’apaiser les tensions.
Avant l’organisation du Grand Dialogue National, tous ceux qui avaient des propositions à faire ont été reçu, au plus haut niveau de l’Etat, sans qu’on ne tienne compte des obédiences politiques ; A aucun moment, il n’a été stipulé que ces assises ne sont ouvertes qu’à ceux qui éprouvent de l’affection ou un attachement quelconque à la personne du Président Paul Biya.
Si on peut déplorer le fait l’implémentation des résolutions tarde à prendre corps, ceux qui accusent le Gouvernement de faire pérenniser les violences au Noso, font preuve de mauvaise foi.
Au cours des échanges entre Camerounais sur les réseaux sociaux, ces interrogations sont faites :
Qui arme les sécessionnistes dans les régions du Nord et du Sud Ouest ?
Qui leur donne les moyens financiers dont ils disposent qui leur permet de s’acheter des armes de pointe avec lesquelles ils enlèvent, violent, assassinent sauvagement hommes – femmes et enfants ?
Ceux qui prennent pour prétexte cette guerre, pour justifier leur désir de s’installer au pouvoir se sont rendus combien de fois sur le terrain, afin de toucher du doigt, les réalités que vivent les Camerounais de ce côté qui aujourd’hui n’aspirent qu’à renouer avec leur vie d’antan ?
Il est important de faire preuve d’honnêteté
Bien que certains affirment que pour réussir en politique, « il faut avoir des talents de mythomane), il est quelque foi primordial que les hommes politiques fassent preuve d’une certaine honnêteté intellectuelle.
Chaque être humain aspire à la réussite sociale ; chaque individu, tout au long de sa vie, lutte afin de laisser à ses descendants, un héritage qui leur assurent un épanouissement certain.
Bien que la repentance soit une probabilité et qu’il est inconvenant de douter de l’honorabilité de ceux qui appellent leurs compatriotes à poser tel ou tel autre acte, il est cependant logique d’interpeller ceux qui ont travaillé au sein du Gouvernement qu’ils accusent de tous les maux aujourd’hui ; il est raisonnable de leur demander ce qu’ils ont concrètement fait pour ceux qui sont invités à rejoindre leur lutte et qui va au-delà des proclamations politiciennes.
A eux aussi, on doit demander des comptes lorsqu’on se rend compte que la mutualisation des forces de changement dont ils parlent converge vers la destruction des Institutions Camerounaises au-delà des frontières nationales ; concourt à l’incivisme à outrance sur les réseaux sociaux ; attise le tribalisme ainsi que le repli identitaire…
Des réflexions qui paraissent basiques mais qui meublent le quotidien de ces Camerounais qui ne comprennent pas les raisons de cette lutte que mènent certains hommes politiques, juste pour accéder à la magistrature suprême.
Nicole Ricci Minyem