Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun Maurice Kamto affirme qu’il a toujours opté pour la voie légaliste et pacifiste.
Maurice Kamto a récemment accordé une interview au journal français Libération. Au cours de cette interview, il lui a été demandé de parler de la stratégie qu’il mettra sur pied pour les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui sont incarcérés depuis un an déjà.
«Moi je n’ai pas d’armes, je n’ai pas de milice. J’ai toujours défendu une voie légaliste et pacifiste. C’est même écrit sur les pagnes de notre parti : «Nous voulons le changement dans la paix et par les urnes.» Ce n’est pas évident. Après les élections de 2018, nous avons été devant le Conseil constitutionnel et nous avons apporté la preuve que les PV [électoraux] de 32 départements sur 58 étaient des faux. Nous avons épuisé tous les recours institutionnels et juridiques, sans résultat. Depuis la manifestation pacifique du 22 septembre 2020, au moins 124 de nos sympathisants sont en prison. Nous ne connaissons même pas les charges qui pèsent contre eux, ni même pourquoi 116 d’entre eux seront traduits devant un tribunal militaire. Début septembre, leurs avocats ont jeté l’éponge, considérant que la défense était impossible dans ces conditions. Même nos initiatives les plus désintéressées sont rejetées», a-t-il déclaré.
Profitant de cette interview, Maurice Kamto a dénoncé le fait que les initiatives du MRC son parti politique ne reçoivent pas toujours l’onction des dirigeants. Toutefois, il affirme ne pas se décourager et continuer avec son combat.
«Quand je propose d’acheter des masques et du gel pour les donner au ministère de la Santé, celui-ci refuse ! Préférant sacrifier la lutte contre la pandémie plutôt que de me laisser y contribuer. Malgré tout, il faut tenir. Continuer à réclamer la réforme du code électoral, qui autorise par exemple l’instance chargée des élections à garder seule pendant quarante-huit heures tous les PV électoraux. C’est la voie royale pour truquer les résultats. Nous venons de créer une plateforme rassemblant sept partis d’opposition et nous allons faire des propositions pour réformer le code électoral. Nous persistons à essayer d’instaurer un débat», a déclaré l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018.
Liliane N.