Le mouvement de revendication et de protestation des camerounais vivant à l’étranger est décidément sur les traces du MRC. On dirait même qu’il s’agit d’un seul et même projet politique. Sinon comment comprendre leur appel au boycott ?
L’essentiel de ces camerounais ne sont pas inscrits dans le fichier électoral d’Elecam. Conséquence, ils ne pouvaient ni être électeur et encore moins éligibles pour les élections législatives et municipales au Cameroun. Plus encore, le Cameroun n’a pas de siège au parlement pour les camerounais vivant à l’étranger encore moins de mécanismes permettant la présence des acteurs de la diaspora dans les conseils municipaux au bled. Par conséquent, les élections municipales et législatives n’ont aucun intérêt pour les populations qui sont hors du territoire de la République.
Comment comprendre l’appel au boycott de la diaspora ?
Le fait pour ces camerounais qui sont pour la plupart des camerounais dit d’origine, de ne pas pouvoir participer directement à ces élections ne leur enlève aucunement le droit de s’intéresser à l’évolution de la vie politique au Cameroun. Ce d’autant plus que ces camerounais ont des intérêts divers sur le triangle national. Des familles sur le territoire, des investissements importants et d’autres intérêts. Il va donc de soi que ces autres camerounais se préoccupent de ce qui se passe d’un point de vue politique au Cameroun. Par ailleurs, ces autres acteurs attendent depuis bien longtemps de pouvoir obtenir la possibilité d’utiliser la double nationalité.
A côté de toutes ces préoccupations il faut reconnaître que la logique aurait voulu que ces populations de l’étranger encouragent plutôt la poursuite du processus électoral. Ainsi, de donner matière aux acteurs politiques qui sollicitent le suffrage des citoyens sur les sujets qui les intéressent au premier plan, question de voir leurs problèmes être pris en compte dans les orientations qui seront mis en œuvres par les nouveaux représentants du peuple. Appeler au boycott des élections municipales et législatives en s’alignant sur les slogans du MRC donnent à tous ceux qui en doutaient encore de croire que finalement la Brigade Anti Sardinard est une anti chambre qui porte et défend l’idéologie du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, et de son président Maurice Kamto. De plus à lire le contenu des appels au boycott fait par cette diaspora, il est évident que c’est du copié collé de ce que le MRC demande ou prône. Seulement, il est difficile pour eux de mener des actions de blocages pour ces élections puisque ces élections ne se déroulent pas hors du territoire camerounais.
Stéphane NZESSEU