Jamais un acharnement politique n’aura été poussé à ce point, frôlant presque le ridicule. Comment comprendre cette décision du sous-préfet de Yaoundé II interdisant la cérémonie de mariage d’un citoyen camerounais sous le prétexte que c’est une manifestation publique non déclarée ?
Tout d’abord voici ce que le Sous-préfet, Mr Mamadi Mahamat dit « la cérémonie publique de mariage non déclarée prévue le vendredi 14 août 2020 par sieur Biloa Effa, Officier du Centre d’Etat Civil secondaire de Messa Nkoaba’a en disgrâce … est et demeure interdite sur l’ensemble du territoire de Yaoundé II. » Et pourquoi ? Les arguments de Mr le sous-préfet sont renversants.
« 1) Défaut de déclaration de manifestation (cérémonie publique)
2) Défaut de qualité du secrétaire d’Etat Civil, sieur LEWOUA Valentin
3) Défaut de publication de mariage »
Ce vendredi, durant toute la journée, le sous-préfet a mobilisé la police et la gendarmerie nationale pour que personne ne célèbre ce mariage à l’hôtel Massao comme initialement prévu. Et comme si ça ne suffisait pas, le sous-préfet a également écrit à l’administration de l’hôtel Massao pour lui interdire d’accueillir cette célébration.
Pourquoi un tel acharnement politique ?
Alors que la crise sanitaire due au Covid 19 a soufflé un coup de froid sur les activités politiques au Cameroun et particulièrement celles du MRC dont on n’entend plus beaucoup parler voici quelques semaines, voici qu’un sous-préfet décide de se ridiculiser en s’acharnant sur un individu. A dire que cette administration aime bien provoquer des scandales inutiles pour se donner l’impression de travailler. En quoi le mariage du jeune Bibou Nissack pouvait-il nuire en quoi que ce soit à la sûreté de l’arrondissement de Yaoundé II. Est-ce la première cérémonie que dirige cette année Sa Majesté BILOA EFFA ? La « disgrâce » renvoi à quel type de sanction pénale ? A-t-il été défait de son serment ? Non puisse que le sous-préfet continue de le présenter et de le reconnaître comme Officier d’Etat Civil ayant prêté serment devant la justice Camerounaise pour remplir cette fonction.
D’un point de vue politique, en quoi le mariage d’un jeune homme pouvait-il nuire à la santé politique du parti au pouvoir ou du Chef de l’Etat ? Est-ce une manière de se faire remarquer pour espérer remplacer le défunt préfet du Mfoundi ? Difficile de s’imaginer Mahamat à la tête du département du Mfoundi. Il serait bien que le sous-préfet présente les déclarations de manifestation publique des cérémonies de mariage qui ont eu lieu à Yaoundé II ces six derniers mois tout au moins. Les puristes diront que l’habitude ne fait pas le droit. Certes ! Mais quand le droit est à tête chercheuse et imbibé de calcul de positionnement politique, on est en droit de s’interroger sur la droiture de celui qui applique ce droit. La version d’Olivier Bibou Nissack dans les prochaines heures.
Stéphane NZESSEU