L’ancien Président de la République imaginaire de l’ambazonie et ses 08 coaccusés espéraient en se présentant devant le juge ce jeudi matin, une libération pure et simple.
Arrêtés le 19 janvier 2018 au Nigeria, puis incarcérés dans les geôles de la prison principale de Kondengui, Sisiku Ayuk Tabe et ses coaccusés continuent de dire que la justice camerounaise est incompétente pour les juger. Ils se sont présentés ce matin devant la Cour d’Appel du Centre, confiant, espérant toujours que la justice camerounaise les relaxe simplement en se déclarant incompétent.
Seulement, la Cour d'appel du centre a choisi de confirmer ce jeudi matin, le jugement précédemment rendu par le tribunal militaire de Yaoundé contre les leaders des séparatistes ambazoniens. La Cour d’appel les condamne à une peine à perpétuité. Une sanction lourde et accompagnée d’une amende de 250 milliards de francs CFA.
Le jugement du tribunal militaire de Yaoundé a été rendu le mardi 20 août 2019. Le procès de ce jeudi matin a duré une quinzaine de minutes contrairement à celui du tribunal militaire qui avait mis plus de 15h.
Cette condamnation concerne SisikuTabe et neuf autres séparatistes anglophones. Ils sont reconnus coupables des dix chefs d’accusations retenus contre eux : « apologie des actes de terrorisme, sécession, complicité d’actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, défaut de Carte nationale d’identité ».
La dernière voie de recours qu’il reste a exploité pour les avocats de Sisiku et compagnie, c’est la Cassation devant la Cour Suprême.
Il est bon de rappeler que selon les ONG, la guerre civile dans ces deux régions aurait causé la mort de plus de 3.000 personnes et fait des milliers de déplacés. Les accusés qui étaient ce jour devant la Cour d'appel avaient été condamnés à la prison à vie ainsi qu'au versement d'une amende de plus de 260 milliards de francs CFA. Le jugement avait été prononcé par le tribunal militaire de Yaoundé, le 20 août 2019, à l'issue d'un procès durant lequel la défense n'avait pu procéder à aucun contre-interrogatoire.
Il faut également souligner que depuis le début de ce procès, les accusés refusent catégoriquement de s’exprimer devant les juges camerounais. Si oui, c’est pour clamer leur appartenance à cet Etat imaginaire d’Ambazonie. Sisiku Ayuk Tabe et ses coaccusés ont repris la route de la prison principale de Yaoundé où ils vont continuer de purger leurs peines.
Stéphane NZESSEU