Le Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) est les autres hommes politiques arrêtés au cours des marches du MRC comparaissent devant le tribunal militaire ce vendredi. C’est l’ouverture du procès qui manifestement est le procès le plus attendu de cette année 2019.
Plusieurs camerounais ont souhaité que ce procès soit retransmis en direct sur les antennes de la télévision nationale (CRTV). La question que de nombreux citoyens se posent encore est celle de savoir si le juge militaire acceptera que le procès se déroule les portes ouvertes. La loi permet que le juge choisisse entre le procès à huis clos et le procès public. Même si on peut s’attendre à ce que ce soit une requête de la partie défenderesse, il faut reconnaître que ce ne sera pas très évident pour la justice militaire de s’ouvrir à la publicité de son procès.
Les camerounais qui attendent le procès de Maurice Kamto et ses alliés ont encore encore en souvenir les joutes judiciaires devant le Conseil Constitutionnel au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2018. Les discussions devant le tribunal militaire s’annoncent toutes aussi houleuses. Ce d’autant plus que les nombreux recours qui ont précédés l’ouverture de ce procès n’ont pas mis les différentes parties d’accord sur la légitimité de la justice militaire à faire comparaître des civils. Il va sans dire que cet argument aura une bonne place à l’entame des échanges.
Par ailleurs, ce procès est celui du candidat proclamé deuxième à l’élection présidentielle du Cameroun. Et en cela, l’affaire intéresse bien tous les partenaires politiques et économiques du Cameroun, de même que tous ceux qui s’intéresse à la démocratie au Cameroun, notamment ces multiples organisations internationales qui veillent sur l’état de respect des libertés dans les pays comme le notre. C’est un challenge pour les institutions camerounaises. L’occasion de donner de bons signaux aux différents partenaires sur la sincérité et la justice de notre appareil judiciaire. Les enjeux sont importants.
Il ne faut pas perdre de vue que le MRC y joue aussi sa survie politique. En ce sens que le président dudit parti et plusieurs de ces membres risquent la prison à vie. Une situation qui pourrait détourner et démobiliser les nombreux militants qui ont mis leurs espoirs en la personne de Maurice Kamto. La suite du MRC après ce procès dépendra nécessairement du verdict qui sera prononcé au sortir des échanges qui s’ouvrent ce vendredi 06 septembre 2019.
Stéphane NZESSEU