Après ces échauffourées entre policiers et avocats, les hommes en robes noires crient leurs colères. Les prochaines heures s’annoncent délicates pour la quiétude de l’appareil judiciaire camerounais.
Depuis la fin de la soirée de ce mardi, des communications fusent sur les réseaux sociaux. Les avocats et autres hommes de lois s’indignent devant cette situation que viennent de vivre les professionnels de la procédure. Pour Me Emmanuel TANG, « Nous taper dans la rue, dans les commissariats et les brigades de gendarmerie est inadmissible. Nous brutaliser dans une salle d'audience qui est notre sanctuaire, est abominable et encourt réaction légale. L'heure est grave ! Battons-nous pour notre dignité et notre intégrité physique, aux côtés de nos représentants ordinaux. » Clairement, c’est le ras le bol. Pour cet avocat, ce qui vient de se produire, est comme une goutte d’eau qui déborde le vase.
D’autres déclarations soulignent l’état de détresse et la colère qui anime ces hommes de loi. Ils trouvent l’occasion de faire le procès de la justice et des magistrats. « Nous sommes en détresse, la corporation des avocats. La justice aux ordres et celle à la solde des plus offrants montre ses preuves. L'urgence d'un remaniement stratégique se fait ressentir pour mettre ceux qu'il faut à la place qu'il faut. La Justice Camerounaise est gravement malade et elle a besoin des soins d'urgence. Et si rien n'est fait, elle crèvera. Elle crèvera beaucoup plus, parce qu'elle a commencé à creuser dans la crise anglophone. Tout est parti de là.
Le Chef de l’Etat doit intervenir …
Le Chef de l'Etat doit intervenir et dans l'urgence pour que la voix de l'avocat plaidant justice et liberté soit entendue. Il est le seul à stopper la saignée qui a débordé ce soir. Une niche d'abeilles de plus de 1500 avocats vient d'être attaquée. C'est de ça qu'il s'agit.
Le Comportement des magistrats a compromis la justice. Les avocats ont perdu leur face et les plus faibles n'hésitent plus à rentrer dans des compromissions pour satisfaire leur Client ou les magistrats et obtenir des décisions satisfaisantes au bout des plumes et la parole corrompue. Et lorsque vous écrivez contre les magistrats corrompus et déloyaux ou incompétents, il vous retourne l'ascenseur, avec des promotions. Ainsi, on n'y arrivera jamais et l'émergence 2053 s'éloignera davantage de nous par l'usure du temps et les intempéries de cette pratique qui déshonore. Il faut refaire la maison de justice avec une fondation solide. Tout le monde a une part de responsabilité à jouer dans ce mélange de justice. »
Face à cette colère, il n’est pas exclu qu’on observe dans les heures à venir un mot d’ordre de grève des avocats. Avec les risques que tout cela pourrait avoir sur la sérénité du climat social actuel au Cameroun.
Stéphane NZESSEU