Selon le Sénateur Alioum Aladji, la secte terroriste Boko Haram a occasionné des pertes de plus de 200 milliards de FCFA, dans la région de l’Extrême-Nord, où elle sévit depuis des années.
Tout comme il a été conçu un plan de reconstruction des régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (Noso), les parlementaires originaires de l’Extrême-Nord, auraient souhaité que leur localité soit aussi prise en compte. Ils dénoncent même le fait que, le document de programmation économique et budgétaire à moyen terme établi pour la période 2021-2023, ne prend pas en considération l’état de leur région. Ils l’ont indiqué à Louis Paul Motaze le Ministre des Finances (Minfi), au cours du débat d’orientation budgétaire qui a eu entre les membres du Parlement et lui.
« Les dégâts causés par la guerre contre Boko Haram n’ont pas été pris en compte dans le document de programmation économique et budgétaire à moyen, pour la période 2021-2023. Dans les trois départements épicentres de la guerre, le Mayo-Tsanaga, le Maya-Sava et le Logone et Chari, des dizaines de milliers d’habitations ont été détruites, des dizaines de villages rasés, plus de 100 établissements scolaires détruits, ainsi que des dizaines de centres de santé et des centaines de forage. Certaines études ont estimé à plus de 200 milliards de FCFA les pertes. Face à cela, Monsieur le ministre, nous pensons qu’il faut un programme spécial, une solution spéciale en plus de tous les efforts que le gouvernement fait ou continue de faire », a déclaré le Sénateur Alioum Aladji.
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Il n’y a pas que les Sénateurs qui dénoncent le fait que l’Extrême-Nord ne bénéficie pas d’un plan de reconstruction. A l’Assemblée nationale, le même son de cloche a retenti. Le 7 juillet 2020, l’honorable Zondol Hersesse avait déjà exprimé les mêmes préoccupations. En guise de réponse, rapporte le journal L’Oeil du sahel paru ce jour en kiosque, le Minfi « a indiqué que bien qu’un plan de reconstruction de la région de l’Extrême-Nord ne soit pas encore décidé par les autorités publiques, la situation de cette région mise à sac par Boko Haram préoccupe le gouvernement. C’est la raison pour laquelle, a-t-il précisé, plusieurs programmes socio-économiques sont en cours dans cette partie du pays/ De même, le statut de zone économique sinistrée accordé à cette région vise à y attirer des investisseurs…».
Liliane N.