La nouvelle a été rendue publique ce vendredi après-midi par l’ambassadeur de France au Cameroun. S.E. Christophe Guillou est allé rencontrer le Chef de l’Etat au palais de l’unité. Et la question du décès de Samuel WAZIZI était au menu des échanges entre les deux hommes.
C’est au sortir d’une audience avec le Chef de l’Etat que le diplomate français va faire cette annonce importante. Interviewé par la radio nationale, la CRTV, Christophe Guihou fait savoir qu’au menu des échanges qu’il venait d’avoir avec le président de la République, il y avait la question de la mort dans des conditions troubles du journaliste Samuel Wazizi. Et que Paul BIYA lui a dit qu’il initierait une enquête pour faire la lumière sur ce décès.
Première curiosité, en tant que ministre de la défense du Cameroun, le Président de la République est le patron du Capitaine Cyrille Atonfack. De ce point de vue, il devrait être informé de la communication que vient de faire le patron de la communication du ministère de la défense du Cameroun. Or, la communication du Mindef est rendue publique vers 13 heures pendant le journal de la mi-journée sur le Poste national de la CRTV, et vers 15 heures, face à l’ambassadeur de France, le Président de la république fait savoir qu’une enquête va être initier. Devrait-on comprendre que ce qui a été publié par la communication du Mindef ne tient pas lieu d’enquête pour le Chef de l’Etat ?
Autre curiosité, le patron de la mission diplomatique française parle bien du « journaliste » Samuel Wazizi. Or, c’est un statut qui semble lui être contesté quand on parcourt la communication du ministère de la défense. Une précision de Christophe Guihou qui pourrait déteindre sur l’objet de son arrestation et les raisons de son traitement particulier par les forces de l’ordre. Il va de soi que tout n’a pas encore été dit autour de cette affaire.
ce ne sera pas la première fois qu’une enquête ordonnée par le Chef de l’Etat révèle des faits contraires à ceux énoncés par certains membres du gouvernement. On se souvient de l’affaire de la bavure militaire sur des femmes portant leurs enfants dans le septentrion du Cameroun. A cette époque, même le ministre de la communication avait tôt fait de mentir au peuple camerounais, arguant que ces faits se déroulaient « au Mali ». Quelques mois plus tard, au terme d’une enquête ordonnée par Paul BIYA, on apprendra qu’il s’agissait bel et bien de militaires camerounais. Ces derniers avaient été traduit devant la justice militaire. Et ce ne fût pas la seule fois. Just wait and see.
Stéphane NZESSEU