Cette filiale du groupe vietnamien Viettel affirme, dans un communiqué publié le 16 octobre 2018, être «aujourd’hui le premier opérateur téléphonique au Cameroun, comparé aux autres opérateurs télécoms qui ont investi et commencé sur le marché sur de longues périodes» et d’avoir bâti une solide infrastructure «couvrant jusqu’à 90% de la population, dont 99,2% en zone urbaine».
En 4 ans d’existence, -- l'opérateur a commencé ses activités au Cameroun en septembre 2014, deux ans après l'obtention de la troisième licence d'exploitation de la téléphonie mobile au Cameroun -- Nexttel affirme avoir créé des emplois pour près de 100.000 Cameroun et employer 1000 personnes, dont 94% sont des nationaux.
Ce tableau reluisant, synonyme d’opération marketing auprès du public, intervient, note-t-on, alors qu’une guerre de leadership fait actuellement rage entre les actionnaires camerounais et vietnamiens pour le contrôle de la société.
Cette bataille oppose en effet le milliardaire local Baba Danpullo, promoteur de Bestinver Cameroon SA et actionnaire à hauteur de 30% de Nexttel, et l’actionnaire majoritaire Viettel Global Investment SA, le premier cité accusant, entre autres, ses adversaires de gestion unilatérale, de refus du principe de la double signature ainsi que d’importation massive de la main-d’œuvre du Vietnam.
Cette belligérance, de plus en plus entretenue par les médias locaux, a fini par faire sortir de ses gonds le représentant de Viettel Global Investment au Cameroun, Do Manh Hung, qui dans un communiqué a dénoncé des «informations mensongères», véhiculées par Baba Danpullo.
Pour le Vietnamien, le groupe n’a cessé de s'engager pour les intérêts du pays d’accueil, «en apportant au pays des technologies de pointe et une expertise certaine en matière de gestion des télécommunications, en créant des emplois, tout en respectant les lois et règlements camerounais».
La preuve, selon Do Manh Hung est que, «parmi les 1000 employés travaillant chez Viettel Cameroun SA, les Camerounais représentent 94% de l’effectif et l'équipe dirigeante est composée à 85% de Camerounais», de même que «les employés vietnamiens travaillent côte à côte avec leurs collègues locaux et essaient de former et de transférer des technologies aux collaborateurs locaux».
En fin de semaine dernière le tribunal de première instance de Yaoundé, la capitale du pays, a rendu une ordonnance instaurant la notion de la double signature chez les gestionnaires de Nexttel.
Jusqu’à fin décembre 2017, argue-t-il, Viettel Global Investment SA a investi avec succès 201 milliards FCFA dans sa filiale camerounaise sous forme de capital d'investissement et autres types de supports commerciaux, se hissant désormais au 3ème rang des opérateurs locaux avec près de 5 millions d’abonnés à fin juin 2018, derrière le sud-africain Mobile Telecommunications Network (MTN) et le français Orange.
L’opérateur indique qu’il a construit 2 000 stations relais et 8 000 Km de fibre optique. Pionnière en matière de fourniture de la 3G au Cameroun, l’entreprise revendique actuellement 8 000 points de vente et 97 concessionnaires agréés.
Grâce au lancement annoncé de la 4G par Nexttel, Ovum, une entreprise britannique spécialisée dans l'analyse stratégique concernant l'industrie des réseaux et des télécommunications, indique que sur la période 2017-2021, cette filiale vietnamienne en tandem avec Orange va grignoter d’importantes parts de marché à MTN Cameroun, jusqu'à très récemment, leader du secteur.
Otric N.