Le Président en exercice de la conférence des Chefs d'État de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Central, Idriss Deby Itno, a convoqué ses pairs ce 25 octobre à Ndjaména. Qu'est ce qui peut bien justifier une convocation express de ce sommet de Chefs d'État.
Officiellement, les questions économiques sont à l'honneur au cours de la rencontre de ce jour. Idriss Deby voudrait que l'Afrique Centrale s'accorde sur les orientations nécessaires pour maintenir le cap de la progression enregistrée depuis 2016 dans les économies des États de la Cemac. D'après Daniel Ona Ondo, le Président de la Commission de la Cemac il sera question au cours de cette rencontre de donner un coup de fouet pour accélérer le rythme d'avancement des facteurs de progression de l'économie en zone Cemac.
Les causes de ces lenteurs sont multiples. D'abord, l'accumulation des impayés dus aux différents créanciers de l'État. Ce qui a pour conséquence la baisse des activités dans nombres d'entreprises. Avec pour corolaire des tensions sociales de plus en plus difficiles à gérer. Les États de la zone Cemac croulent sous le poids de la dette publique interne. Par ailleurs, on note également la détérioration des déficits budgetaires et des comptes extérieurs. Des déficits pour la plupart des cas dus à la baisse des recettes consécutives à la baisse du prix su baril de pétrole sur le marché internationale. Une situation qui a eu pour conséquence, au Tchad par exemple, à la degression de la taille du gouvernement et des agents de l'État.
Un risque de dévaluation du franc CFA pèse sur la Cemac. Le compte d'exploitation logé au sein du trésor français est au plus bas de ses réserves. Les réservés de changes qui garantissent le Franc CFA continue de se vider au fil des années. La cause, l'extrême utilisation de ses devises par les pays africains. C'est la raison pour laquelle on parle DZ plus en plus de risque de dévaluation du franc CFA par rapport à l'Euro. Le Président de la Commission de la Cemac a reconnu que le change n'est pas bon, qu'il ne va pas dans la bonne direction. Toutes choses qui nous donnent de croire que les Chefs d'État de la Cemac devront définir une position sur la question de la dévaluation de la monnaie en cours dans la zone.
A côté des sujets économiques, la question sécuritaire sera au coeur des débats de ce jour à Ndjaména. La République Centrafricaine est au bord d'une nouvelle implosion. Il est question de sauver la RCA d'un autre conflit qui empatira sur les résultats économiques de la Cemac. Le Cameroun aussi est au bord de la crise. Les tensions Post-electorales qui peuvent dégénérer pour donner sur une crise aux relans tribalistes et de lutte de pouvoir. Par ailleurs, la crise anglophone qui perdure et qui a paralysée deux régions importantes du pays. Le Nord Ouest et le Sud Ouest sont des grands bassins de productions de produits agroalimentaires, mais aussi d'exploitation de pétrole. Du fait de la crise, plusieurs agriculteurs ont abandonnés les champs. Ce qui augure une crise alimentaire imminente. La faim gagne du terrain. Après l'extrême nord du pays, la zone anglophone sera le terreau de la faim au Cameroun. De grandes plantations ont été consumées pendant les affrontements entre cecessionistes et forces de défense. Toutes choses sur lesquelles les Chefs d'États doivent discuter ce jeudi à Ndjaména.
Stéphane Nzesseu