Le Cameroun procède le 29 octobre 2018 lundi prochain au lancement d’un nouvel emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA en vue de financer l’achèvement des grands projets structurants dont ceux liés à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019.
En effet, la Commission des marchés financiers du Cameroun (CMF) autorise le gouvernement à lancer un emprunt obligataire à la Bourse nationale des valeurs mobilières, la Douala stock exchange (DSX). Baptisé «ECMR 5,6% net 2018-2023», ce nouvel emprunt obligataire sera souscrit sur la période allant du 29 octobre 2018 au 9 novembre 2018.
L’opération qui interviendra la semaine prochaine permettra entre autres, le financement des infrastructures sportives dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 qu’abritera le pays. En effet, selon la note d’information qui accompagne cette opération de levée de fonds du gouvernement camerounais, une enveloppe globale de 62 milliards de FCFA sera affectée au financement des travaux finaux du complexe sportif d’Olembe (banlieue de Yaoundé), de ses stades annexes et ses voies d’accès (36 milliards FCFA); ainsi que le complexe de Japoma (banlieue de Douala), ses annexes et ses voies d’accès (26 milliards FCFA).
En plus du complexe de Japoma, dans la capitale économique du pays, le stade de la Réunification recevra une dotation de 8 milliards de FCFA pour des travaux de réhabilitation. A Garoua, seule ville de la partie septentrionale du Cameroun qui accueillera la grand-messe du foot africain en 2019, une somme de 20 milliards de FCFA sera investie, dont 8 milliards de FCFA pour la réhabilitation du stade Roumde-Adja et ses voies d’accès, contre 12 milliards de francs CFA pour la réhabilitation de quatre stades d’entraînement.
Cette dernière dotation budgétaire devrait faire beaucoup de bien à la société Prime Potomac qui conduit les travaux sur ces quatre stades, et qui a récemment essuyé des mouvements d’humeur de ses employés et autres sous-traitants, l’accusant de ne pas honorer ses engagements contractuels et salariaux, à cause des tensions de trésorerie.
A Bafoussam, dans la région de l’Ouest, où un stade flambant neuf est déjà sorti de terre dans la localité de Kouékong, 17 milliards de FCFA seront investis dans la construction d’un stade annexe et la réhabilitation de quatre autres stades d’entraînement dans les villes de Mbouda, Bafoussam et Bandjoun.
En plus des infrastructures sportives, le gouvernement annonce la réalisation d’une quarantaine de projets dans les dix régions du Cameroun. Cet emprunt sera arrangé par un consortium bancaire formé par la filiale camerounaise de la Société générale Cameroun (SGC), Afriland First Bank et d’EDC Investment Corporation, la branche du groupe panafricain Ecobank dédiée à l’investissement.
En autorisant l’Etat du Cameroun à lancer le 19 octobre, un emprunt obligataire de 150 milliards FCFA, la Commission des marchés financiers (CMF) note tout de même une entorse aux standards internationaux. A titre d’illustration, la CMF relève : «le Cameroun reste l’un des rares pays où pour l’émission d’un emprunt obligataire, il est fait recours à un contrat de marché public entre l’Etat et les prestataires pour la conduite de l’opération».
Pour cette raison, la CMF exige que le consortium-chef de file de cet emprunt obligataire constitué de Société générale, Afriland First Bank et EDC Investment Corp, conduisent sa mission dans le respect de la réglementation en vigueur et des règles et pratiques internationalement reconnues.
Otric N.