C’est ce que révèle une étude de la seconde phase de l’Opération baptisée Halte au commerce illicite (HALCOMI) présentée récemment à Yaoundé, la capitale du pays.
Initiée par le ministère des Finances, cette opération ne cesse de révéler l’ampleur du fléau aussi bien à l’intérieur qu’aux frontières du Cameroun. Une situation préjudiciable pour l’économie nationale qui traverse une conjoncture difficile non seulement sur le plan interne, mis également du fait d’une conjoncture difficile sur le plan international, avec en prime, la déprécation des cours du pétrole sur le marché mondial ainsi que ceux des matières premières.
Selon l’APA qui cite des sources de la Direction générale de douanes (DGD) chargée de la phase opérationnelle de cette opération sur le terrain, la plupart des pertes enregistrées du fait de la contrebande se trouve dans les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses partenaires extérieurs. Dans cette perspective, on cite notamment «une énorme contrebande entre le Cameroun et le Nigeria, du fait des frontières poreuses», alors que les deux pays partagent plus de 1500 kilomètres de frontières.
Autre indice de ces effets néfastes de la contrebande, les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena, pour des marchandises à destination de la Centrafrique et du Tchad, deux pays voisins dépourvus de façade maritime qui utilisent le port de Douala comme leur principal plate-forme, où transitent plus de 80% de leur volume de marchandises.
Toutefois, «la contrebande sur la plan purement interne est tout aussi nocive», sinon davantage, puisque celle-ci fait perdre annuellement plus de 100 milliards de FCFA. La plupart des secteurs de production sont frappés par la contrebande, aussi bien sur le plan agroalimentaire que les produits pharmaceutiques, cosmétiques, textiles, les biens et services.
La contrebande et la contrefaçon touchent tous les secteurs de l'économie, notamment des produits de grande consommation: boissons, ciment, sucre, poulet congelé, cosmétiques, cigarettes, tissus, médicaments, emballages plastiques non biodégradables, etc. Une situation qui met à mal l'économie camerounaise dans son ensemble, étant donné qu'aussi bien le trésor public que les entreprises sont délestées d'importantes ressources financières.
Ces fléaux ont des conséquences négatives sur les entreprises du pays qui peinent toujours à écouler leurs marchandises à causes des produits contrefaits qui pullulent sur les marchés camerounais. Depuis le 1er juin 2017, des équipes opérationnelles des douanes procèdent à un maillage systématique du territoire national à la recherche des marchandises sensibles à origine douteuse telles que: les alcools, les produits cosmétiques, les boissons, le ciment, les produits ferreux, les cigarettes, le sucre, les véhicules de luxe, les produits pétroliers, les huiles végétales, etc.
«L'opération Halcomi enregistre ainsi de nombreuses saisies de marchandises de contrebande et de contrefaçon», confie Edwin Fongod Nuvaga, directeur général des douanes du Cameroun.
La contrebande, la contrefaçon et le commerce illicite ne sont pas des phénomènes nouveaux au Cameroun. Déjà très enracinés dans le pays, le gouvernement est confronté à un travail permanent pour leur éradication. Pour cela chaque année, les autorités du pays prennent des mesures pour tenter d'assainir les marchés Camerounais.
Otric N.