La Commission des marchés financiers (CMF) du Cameroun vient de réaliser sa fusion physique avec la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF). Concrètement, ceci veut dire que les activités du marché financier local seront désormais coordonnées comme pour les autres pays par l’organisme sous-régional qu’est la COSUMAF.
La CMF cesse donc d’exercer. C’est au cours de la conférence des chefs d’Etat de la CEMAC en octobre 2017 que tout ceci avait été décidé. Dans la foulée, Nagoum Yamassoum, de nationalité tchadienne, avait été nommé président de la COSUMAF.
L’acte additionnel de la CEMAC relatif à l’intégration des marchés définissait aussi la structuration du marché financier de l’Afrique centrale, qui regroupait donc trois principales institutions. Au sujet de la fusion des bourses de valeurs des pays membres de la CEMAC, le processus se poursuit. Il devra aboutir avant la date limite du 30 juin 2019, selon les prescriptions de l’acte additionnel de la Cemac relatif à l’intégration des marchés d’Afrique centrale. La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale qui absorbe la Bourse de Douala (Douala Stock exchange) verra ainsi son siège transféré de Libreville à Douala.
Le processus est déjà assez avancé, indique Cameroon Tribune. S’agissant de la gestion des ressources humaines, six personnels de la CMF rejoignent la COSUMAF pendant que l’autre partie (une trentaine environ) sera indemnisée. Le président de la CMF, tout comme le secrétaire général, perdent leur emploi. Il faut dire que le schéma d’une vice-présidence camerounaise n’a pas été retenu par la CEMAC.
A l’heure où la CMF referme ses portes, les résultats de cette institution régulatrice sont plutôt positifs. En dressant son bilan en fin d’année dernière, l’organe avait souhaité que «l’élan imprimé au marché financier du Cameroun depuis 2016 profite au nouveau régulateur régional. Cette dynamique devrait ainsi s’étendre à l’ensemble des marchés des Etats de la CEMAC, pour en faire la place de référence qu’elle mérite en Afrique».
Il faut dire que le marché financier du Cameroun est dans le top 20 des marchés financiers en Afrique. En 2018 seulement, les émissions obligataires, les placements et les appels publics à l’épargne avaient été particulièrement sollicités, avec une mobilisation de 256 milliards de FCFA levés sur le marché des capitaux hors émissions du trésor via le marché monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale.