La Cameroon Telecommunications (Camtel), la structure publique en charge de la gestion du patrimoine de l’Etat en matière de télécommunications ne s’était toujours pas arrimée au mode de budgétisation par programme axé sur les résultats pourtant adopté par la grande majorité des structures publiques depuis la réforme de 2007 portant régime financier de l’Etat.
Avec un budget s’équilibrant en recettes et en dépenses à environ 160 milliards de FCFA pour l’exercice 2019, le nouveau top management de cette entreprise devrait mettre en œuvre les exigences en matière de gouvernance. Notamment, l’accroissement de la production, de l’innovation et de la performance de l’entreprise, rapporte le journal Eco Matin.
En effet, à la faveur des décrets présidentiels du 14 décembre 2018, une nouvelle équipe est arrivée à la tête de cette entreprise, avec notamment Mohamadou Saoudi au poste du président du conseil d’administration, Yah Sunday, épse Achidi, directeur général et M. Ollé Daniel Désiré, directeur général adjoint. Ces différents responsables ont été installés à leurs postes de responsabilité respectifs, le lundi 17 décembre 2018 à Yaoundé par le ministre des Postes et Télécommunications. C’est à eux qu’il revient donc de relever les différents défis qui interpellent cette entreprise.
Parmi ceux-ci, il y a par exemple, la nécessité de mettre en place une approche commerciale plus conquérante pour profiter de ses ressources de manière optimale. En effet, selon certains observateurs, Camtel qui tire la meilleure partie de son chiffre d’affaires sur la gestion de la bande passante et de la connectivité internationale a une réelle incapacité à profiter de ses ressources de manière optimale, du fait d’une approche commerciale défaillante.
Avec son réseau en fibre optique, Camtel pourrait quintupler ses revenus sur ce créneau si l’entreprise disposait d’une stratégie robuste. Mais elle est en retard par rapport aux énormes besoins du pays en matière de technologies de l’information, souffle-t-on. Ce monopole qu’il détient dans la gestion de la bande passante fait d’ailleurs l’objet des critiques de la Banque mondiale.
L’institution de Bretton Woods pense, qu’il est tout à fait anormal que Camtel qui bénéfice déjà du monopole sur les infrastructures terrestres soit à la fois opérateur de services. Elle trouve qu’il s’agit là d’une situation qui favorise le déséquilibre du marché des télécoms.
En effet, Camtel a signé un accord avec les opérateurs MTN, Viettel et Orange pour l’utilisation de cette fibre noire, qui générera un revenu de 15 milliards de FCFA par an pendant dix ans, relevait en octobre 2015 Bloomfield, qui lui attribuait alors une note BBB à long terme, avec une perspective stable.
Selon les experts, les avantages que lui a accordés le gouvernement ont rendu Camtel incontournable dans le secteur des télécommunications camerounaises. Ces évolutions, combinées à la dynamique du secteur, la maintiennent dans une relative bonne santé.
Sans verser de dividendes à l’État actionnaire, l’entreprise demeure bénéficiaire depuis plus d’une décennie. Selon une source au sein de l’entreprise au fait des projets d’infrastructures de l’opérateur, la gestion de la bande passante et de la connectivité internationale représente la majorité de son chiffre d’affaires.
Otric N.