La Bourse nationale des valeurs mobilières du Cameroun, la Douala stock exchange (DSX), a mobilisé plus de 950 milliards de FCFA au cours de ces dix dernières années, a révélé lundi à Douala, le président de la Commission des marchés financiers (CMF), Jean Claude Ngbwa.
Présentant devant la presse le bilan d’une décennie de fonctionnement, le régulateur a indiqué que la levée de ces fonds a énormément contribué au financement de l’économie camerounaise. «Toutes les opérations lancées sur notre marché contribuent à l’information et à la sensibilisation du public sur ce mode de financement de l’économie », a-t-il ajouté, précisant que ces opérations «constituent également des indicateurs de valorisation financière de certains secteurs économiques de notre pays».
D’après Jean Claude Ngbwa, au-delà de ces aspects, le recours au marché financier engendre des ressources nécessaires au fonctionnement des principaux acteurs que sont le régulateur, l’entreprise de marché et l’intermédiaire à travers les activités générées d’une part, mais il contribue surtout au financement de l’économie.
En dépit de la décision des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) d’octobre 2017 de fusionner la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) basée à Libreville, au Gabon et la DSX, cette dernière continue ses activités en attendant l’effectivité de cette décision qui devrait intervenir en 2019.
Pour cette année 2018, environ 300 milliards de FCFA ont été levés à la DSX, battant ainsi le record des souscriptions depuis le début de son fonctionnement en 2006.
Le récent classement du marché financier camerounais (Douala Stock Exchange) dans le top 20 de l’Absa Africa Financial Markets Index 2018 de l’«Official Monetary and Financial Institution Forum » révèle que « la capitalisation boursière du Cameroun représente seulement 1% de son PIB, contre, en comparaison, 10% au Nigeria et 26% en Côte d’Ivoire».
Cette réalité est d’autant plus compréhensible que la culture boursière est plus ancrée dans les mœurs des investisseurs et des entreprises de ces deux pays d’Afrique de l’Ouest. A titre d’exemple, bien qu’elle soit une bourse régionale (dont le pendant est la BVMAC basée à Libreville, malheureusement moins dynamique que la DSX), la bourse d’Abidjan (BRVM) compte plus de 30 sociétés cotées, contre seulement trois pour celle de Douala, au Cameroun.
Dans le même temps, le nombre de sociétés cotées à la bourse de Lagos et surtout le poids de ces dernières dans l’économie du pays sont encore plus importants au Nigeria, qui est la 2ème économie du continent noir, derrière l’Afrique du Sud.
Selon le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales (Camercap), think-tank du gouvernement camerounais, la dynamisation de la place boursière DSX (Douala stock Exchange) pour la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) pourrait s’inspirer du cas de la Tanzanie.
Dans ce pays-là, indique le think-tank, le gouvernement a exigé aux entreprises de téléphonie mobile de libérer 25% de leur capital à la bourse. «Sur cette seule option de base, la DSX compterait au moins une dizaines de valeurs cotées. Et l’on y ajouterait une brochette d’entreprises relevant de la DGE (Direction des grandes entreprises) de la Direction générale des Impôts du Cameroun», suggère Camercap.
Pour rappel, la capitalisation boursière correspond à la valeur de l'ensemble des actions sur un marché financier donné. A la bourse de Douala, cet indicateur atteint un peu plus de 150 milliards de francs CFA.
Otric N.