L’information a été rendue publique dans un communiqué qui date du 14 janvier 2019 faisant suite au Conseil d’administration de cette entreprise.
Comme on peut l’imaginer, le 27 décembre 2018, les responsables de la Cameroon development corporation (CDC) en Conseil d’administration, ont débattu de la situation qui prévaut actuellement et depuis l’enlisement de la crise anglophone dans cette entreprise, toujours considérée comme le deuxième employeur après l’Etat du Cameroun. En dressant dans ledit communiqué les conséquences de la crise sur son devenir, la CDC laisse entendre que 93% de ses agents sont en voie de perdre leur travail ou même l’ont déjà perdu. Et il faut souligner que comme le précise Benjamin Mutanga Itoe le président du Conseil d’administration (Pca), ce pourcentage correspond à une masse salariale mensuelle d’environ 2 milliards de FCFA.
Pour les observateurs, cette annonce n’est pas du tout surprenante. Quand on sait les difficultés auxquelles fait face cette entreprise spécialisée dans l’agro alimentaire. Ayant été l’une des cibles préférées des groupes séparatistes, nombreuses de ses installations ont été détruites. La CDC a fermé 12 des 29 de ses sites. 10 sites ne sont plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité dans certaines zones.
Depuis le début de la crise dans les régions anglophones, les employés de la CDC sont victimes des représailles des sécessionnistes qui leur demandent de cesser de travailler. Des dizaines de bureaux ont ainsi été incendiés, vandalisés ou pillés, “tout ceci dans l’intention principale de paralyser et de réduire à néant, les capacités et le potentiel de production et de commercialisation de la CDC”, a expliqué le Pca.
En plus ces derniers mois, la CDC n’a pas exporté les bananes. Cela lui a valu son retrait de la liste des exportateurs de banane du Cameroun. La situation de cette entreprise a été mentionnée dans un des rapports du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Le Gicam a tiré la sonnette d’alarme comme l’entreprise même a eu à le faire en novembre 2018. A cette époque-là, la société parlait d’au moins 15 milliards de FCFA nécessaires pour la réhabilitation des plantations de bananes récupérables de 2005 et pour replanter 500 hectares. “La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements”, a écrit le Gicam dans son rapport suscité.
A titre de rappel la CDC est une entreprise agro-industrielle publique qui exploite de vastes plantations d’hévea et de bananes dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.
Liliane N.