L’ambassade des Etats-Unis (USA) au Cameroun informe que le département américain en charge de l'Agriculture vient d’octroyer au Cameroun une subvention d’un montant de 27 millions $ (environ 15 milliards FCFA), dans le cadre d’un programme lié à la nutrition et à l'alphabétisation dans quatre régions du pays.
A travers le programme américain « McGovern-Dole », cette subvention profitera à plus de 200 000 personnes, dont des enfants, des enseignants et des parents en relation avec 265 écoles dans l'Adamaoua, l'Est, le Nord et le Nord-Ouest du Cameroun, apprend-on.
L'ambassadeur des USA au Cameroun, Henry Barlerin, se dit heureux que les Etats-Unis puissent contribuer à l'instruction de la future génération de Camerounais. Ce nouvel appui des USA intervient trois mois après la clôture de celui engagé en 2015, pour un montant de 12 millions $. La subvention avait alors bénéficié à environ 57 000 personnes dans le département du Bui, dans la région du Nord-Ouest.
Le « McGovern-Dole Program » porte le nom des anciens sénateurs américains George McGovern, un démocrate, et Robert Dole, un républicain. Ce programme promeut, entre autres, l’éducation et la suppression de la faim des enfants en Afrique subsaharienne.
En rappel, depuis les années 2000, le taux d’alphabétisation des jeunes a dépassé la barre des 80 % au Cameroun. À titre comparatif, cette performance est nettement supérieure à celle de plusieurs pays de l’Afrique centrale tels que le Tchad. Ces informations sont contenues dans le dernier rapport de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unis (CEA) sur la transformation structurelle du Cameroun. Selon les données de ce document, l’accès au cycle primaire est universel pour toutes les catégories de la population dans toutes les régions, à part celles de la zone Nord.
Le taux brut de scolarisation dans le primaire au Cameroun a doublé sur un quart de siècle, passant de 25,5 % à 50,5 % entre 1990 et 2012. A ce niveau également, la performance du Cameroun se situe bien au-dessus de celle du Tchad qui est de 22,4 %. En revanche, le Gabon avait déjà atteint le taux de 53,3 % en 2002. Ainsi, bien que les progrès soient appréciables, « il y a encore des efforts à faire », indiquent les experts de la CEA.
L’évolution observée au Cameroun est le fruit de l’élargissement de l’offre publique et privée d’enseignement. « Pour améliorer la qualité de l’éducation et pallier les inégalités structurelles venant aussi bien de l’offre que de la demande de formation, le plan sectoriel de l’éducation prévoit d’accroître l’accès des élèves dans les filières scientifiques et technologiques, l’accès des jeunes filles dans les filières scientifiques et technologiques, ainsi que de renforcer l’enseignement des sciences par la création et l’opérationnalisation de dix lycées scientifiques d’excellence à l’horizon 2020 », propose la CEA.
Une démarche que le Cameroun semble avoir entamé depuis quelques années avec la création des lycées spécialisés. D’ailleurs, certains sont déjà opérationnels. « Dans le cadre de sa politique de professionnalisation des enseignements et surtout de l’arrimage du Cameroun à l’agriculture de seconde génération, le gouvernement a créé un lycée technique et professionnel essentiellement agricole dans la ville de Yabassi dans département du Nkam, région du Littoral », explique-t-on au ministère des enseignements secondaires.
Dans cet établissement professionnel créé en 2016 et qui s’étend sur 80 hectares pour un coût évalué à 8,5 milliards de FCFA, le Cameroun a voulu innover, intégrant des ateliers de transformation des produits agricoles. Une initiative qui pose les jalons de l’industrie de transformation, source de valeur ajoutée.
Le taux d’alphabétisation élevé indique que le pays a fait des progrès considérables au plan de la scolarisation des enfants. Au cours des 25 dernières années, le nombre moyen d’années de scolarisation a quasiment doublé, s’établissant à 6,1 en 2015, selon les statistiques consolidées de l’Unesco.
Otric N.