Le secteur pétrolier camerounais fait face à plusieurs techniques de fraude avec un impact direct sur ses recettes car d’énormes pertes sont enregistrées. Révélation est faite par la Société nationale des hydrocarbures (SNH) dans son magazine du mois de mai.
Dans sa publication, la SNH relève plusieurs formes de fraudes. Il s’agit des importations de contrebande, les fausses exportations et soutages fictifs, le détournement des essences exonérées de certaines taxes, le frelatage du supercarburant ou du gasoil et les mélanges des produits de qualité douteuse avec des carburants.
Pour ce qui est des exportations de la contrebande qui est identifiée comme la première technique de fraude, elle « consiste à faire entrer de façon illégale au Cameroun, des carburants des pays voisins, où les prix sont inférieurs à ceux en vigueur sur le territoire national. Certains de ces produits proviennent du vol des produits issus du circuit légal, d’autres de raffineries artisanales illégales. Ils sont revendus sur le marché local sans droits de douane ni taxes ».
Pour ce qui des fausses exportations et les soutages fictifs, il s’agit des produits déclarés pour l’exportation ou destinés aux soutes des navires. Ils sont cependant, réservés dans des stations-service ou vendus aux grands consommateurs. Ces produits qui ne sont pas soumis à certaines taxes du fait de leur destination déclarée, fait profiter aux fraudeurs qui se font d’importants gains, alors que l’Etat enregistre des pertes énormes.
Les essences exonérées de certaines taxes, elles sont quant à elles destinées à des administrations précises, des forces de défense ou des exploitations minières notamment. Le coût de certains produits est entièrement supporté par l’Etat, apprend-on. Ces produits pétroliers se retrouvent en stations-service ou chez de grands consommateurs.
Le frelatage du supercarburant ou du gasoil avec le pétrole lampant, qui est également une pratique courante de fraude. Elle consiste dans son mode opératoire, à mélanger du super ou du gasoil avec une quantité de pétrole lampant allant parfois jusqu’à 50% du volume. Par la suite, le mélange est vendu au prix du gasoil ou du super. Une technique qui bénéficie énormément aux fraudeurs. Ceux-ci tirent avantage des prix entre ces produits, et le pétrole lampant est fortement subventionné par l’Etat car destiné aux populations dont le pouvoir d’achat est faible.
Enfin, les mélanges de produits de qualité douteuse. A ce niveau, la SNH regrette le fait que, « ces mélanges augmentent la pollution environnementale par le rejet de substances toxiques et exposent les populations à des problèmes de santé. Toutes ces pratiques entraînent des gains supplémentaires pour les fraudeurs, tout en privant l’Etat des recettes fiscales escomptées ».
Innocent D H