L’information a été révélée le 22 juillet 2021 à Douala au cours d’une présentation effectuée par le concessionnaire du service public de l'électricité au Cameroun, à l’occasion d’une rencontre regroupant les différents acteurs du secteur de l’électricité. Pour réaliser cet objectif, Eneo espère avec le concours du gouvernement pouvoir rapidement finaliser les contrats de production de cette énergie avec la société norvégienne Scatec.
Le déficit énergétique crée le malaise dans les ménages et plombe les activités économiques dans les trois régions septentrionales du Cameroun, depuis plusieurs mois. Face à cette réalité qui donne du fil à retordre aux populations, l’électricien Eneo envisage d’injecter dans le réseau interconnecté Nord (RIN), 30 MW d’énergie solaire à compter du mois de janvier 2022.
L'on apprend que, face à la baisse drastique du niveau des eaux dans le barrage de Lagdo (infrastructure d’envergure permettant d’alimenter la partie septentrionale, Ndlr), qui a ramené la production de cette infrastructure à seulement 20 MW, contre une capacité installée de 72 MW, Scatec a fait au gouvernement une offre d’installation de centrales solaires modulaires et mobiles d’une capacité de 30 MW, dans les localités de Maroua, Guider et Kousseri. Le projet rencontrera l’assentiment du ministre de l’Eau et de l’Energie en janvier 2021. Gaston Eloundou Essomba se tournera ensuite vers l’électricien Eneo, pour la finalisation des procédures, dans l’optique d’une mise en service de ces centrales dès mars 2021.
En effet, dans une correspondance officielle adressée au DG d’Eneo par Gaston Eloundou Essomba le 16 avril 2021 faisait savoir : « Dans le cadre de la recherche de solutions les plus appropriées pour juguler le déficit en énergie électrique dans le réseau interconnecté Nord (RIN), j’avais marqué mon accord à la société Scatec, par ma correspondance du 11 janvier 2021, à l’effet d’engager et de boucler en urgence avec votre entreprise, les discussions commerciales et techniques en vue de l’installation et la mise en service de centrales solaires modulaires et mobiles d’urgence de capacité totale de 30 MW dans les villes de Maroua, Guider et Kousseri ».
Cependant, à en croire les informations obtenues auprès d'une source proche du dossier, eu égard à des contingences techniques, le projet n’a pas pu démarrer en mars 2021, comme souhaité par le gouvernement. « C’est un projet intéressant. Mais, nous sommes obligés d’être prudents pour deux raisons. D’abord, c’est une technique nouvelle au Cameroun. Et l’énergie solaire est un peu particulière. Même si au Nord il y a beaucoup de soleil, le solaire est par définition une énergie variable. Il faut qu’on se rassure que la quantité d’énergie qui sera injectée à partir de ces centrales modulaires sera stable, comme l’exigent les clients aussi bien industriels que résidentiels. Il y a donc des aspects techniques qu’il faut vérifier. Ensuite, face à cette offre spontanée, nous sommes tout de même tenus de faire des consultations, pour nous assurer qu’il n’y a pas d’offres alternatives », avait-elle confié en mai 2021.
Innocent D H