La suggestion est contenue dans une récente note du Groupement interpatronal du Cameroun dans laquelle le Gicam donne son point de vue par rapport à la loi du 22 avril 2022 régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine, faisant de cet Etat, le deuxième à légaliser le Bitcoin après le Salvador.
Selon le Gicam, cette loi a un caractère révolutionnaire et emporte un certain nombre de conséquences pour la RCA. Pour l’organisation des patrons la plus influente du Cameroun, sa posture se justifie par l’exposition médiatique du pays relative à cette information, car il est probable que de nombreuses personnes s’intéressent désormais à la RCA. Ce qui peut ainsi augurer des jours meilleurs pour l’industrie touristique.
En outre, bien que la République centrafricaine soit un pays à l’économie et à l’influence assez modestes sur la scène mondiale, le pays a sans doute accru son capital de sympathie dans la communauté des « cryptophiles » dont une bonne partie pourrait investir en RCA.
Toutefois, le Gicam fait savoir que, de nombreux défis doivent être relevés pour que la cryptomonnaie devienne une réalité en RCA. L’organisation des patrons précise : « En effet, en se souvenant que la RCA est membre de la Cemac et partage le franc CFA en commun avec six autres pays de la sous-région Afrique centrale, ce pays est donc soumis à la Convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) qui dispose, entre autres, que : l’unité monétaire légale des Etats membres de l’Union est le Franc de la Coopération financière en Afrique centrale (FCFA) ».
Le Gicam relève que, même si le problème de la conformité aux normes communautaires était réglé, et que les institutions d’opérationnalisation étaient mises en place (Agence nationale de régulation de transaction électronique-ANTE et Trust), la nouvelle loi centrafricaine sera de peu d’effet à court et même moyen termes. La principale raison, le taux de pénétration de l’Internet dans le pays est seulement de 11,3% en janvier 2022, dans un pays qui du reste à un taux d’alphabétisation en énergie électrique reste aussi un luxe pour les populations.
L’organisation suggère ainsi des mesures réglementaires face au choix de la RCA dans un contexte où la plupart des pays observent encore « la prudence face au développement de cette technologie », indique le Gicam.
Innocent D H