Le 12 novembre dernier à Yaoundé, le Directeur général (DG) de l’entreprise publique Cameroon Postal Service (Campost), Pierre Kaldadak a fait cette grande annonce. C'était au cours de la cérémonie de réception de nouveaux matériels électroniques et roulants.
D'après les précisions du Dg de la Cameroon Postal Service, à la suite de la promulgation de la loi n° 2020/004 du 23 avril 2020 régissant l’activité postale au Cameroun, il reste en attente de signature des textes d’application portant, en priorité, « création, organisation et fonctionnement d’une agence de régulation des activités postales ». Pierre Kaldadak indique que cette instance sera chargée de protéger le service réservé (l’envoi, le transport et la distribution des lettres et colis ; le transfert d’argent, e-commerce) de l’opérateur public Campost.
L'on apprend que si le projet se matérialise, la Campost quittera l’égide de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) qui est le régulateur par extension du secteur pour l’instant. Selon le décompte effectué à fin décembre 2020 par le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), le nouveau régulateur s’occupera alors d’au moins 25 acteurs agréés privés en compétition avec l’opérateur public, Campost.
S'appuyant sur l'étude réalisée sur le terrain, il y a quelques années par le Minpostel, il ressort clairement que la plupart des activités privées postales s’exercent au Cameroun dans l’informel, sans aucun respect des lois et règlements de la République. Cette situation a installé une quasi-anarchie dans le marché, caractérisée par le règne de la concurrence déloyale, une tarification non maîtrisée, des services offerts à la clientèle avec des coûts prohibitifs, ainsi qu’une qualité approximative de ces services. La mise en place d'une agence de régulation viendra donc contrecarrer ce désordre et rendre le secteur postal camerounais plus compétitif surtout au moment la poste est appelée à s'adapter aux évolutions technologiques pour ne pas tomber dans la désuétude.
Innocent D H