Dans une étude dévoilée il y a peu, le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) prévoit la mobilisation d’une enveloppe de 1400 milliards de Francs CFA sur les cinq prochaines années pour la relance de la filière riz. Le riz étant l’une des denrées les plus consommées du pays.
Selon le rapport produit par le Minepat et dévoilé par APA, les pouvoirs publics entendent porter la production rizicole nationale à 1,4 million de tonnes, et faire passer le niveau de transformation de 65% à 100%. « La mise en œuvre de ce plan devrait sur cinq ans porter la production nationale à environ 1,4 million de tonnes de riz paddy (représentant 1 million de tonnes de riz marchand) et accroître le niveau de transformation de 65% à 100% et amener les Camerounais à consommer le riz Made in Cameroon d’ici 2024 », indique le Minepat.
Pour le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, il s’agit de préconiser un désengagement de l’État de certaines fonctions de la chaîne des valeurs, afin que le secteur privé assure pleinement son rôle de créateur de richesse à travers son engagement dans les segments production, transformation et commercialisation du riz, de même que la gestion des pools de petits équipements rizicoles.
Ce plan comporte plusieurs axes : la mise en place d’un cadre de coordination pour veiller à la synergie des initiatives de développement de la filière riz ; la structuration de la filière, notamment du rôle des acteurs ; la disponibilité et l’accessibilité des intrants (semences améliorées et adaptées) ; la promotion de l’utilisation des bonnes pratiques culturales ; la mécanisation appropriée à travers le renforcement des capacités des acteurs ; la promotion de la première et la deuxième transformation avec une insistance sur le respect des normes et de la qualité ; l’amélioration du cadre réglementaire et légal et le renforcement de la communication autour du riz produit localement.
Selon de récentes données officielles, le Cameroun produit à peine 100.000 tonnes de riz chaque année, pour une demande nationale estimée à 300.000 tonnes. En 2017, les importations de riz blanc ont induit un déficit de l’ordre de 184 milliards FCFA dans la balance des paiements, pour un volume de 628.400 tonnes. Ce déficit a dépassé la barre de 135 milliards de Francs CFA par an depuis 2010.
Danielle Ngono Efondo