C’est une ville située dans le département du Noun et qui est limitrophe au Nord-Ouest par Donga Mantung plus précisément avec la ville de Jakiri.
Selon les sources sécuritaires, les otages sont des pêcheurs qui ont été interceptés par une dizaine d’hommes lourdement armés et qui pour s’enfuir sont partis à bord des pirogues. Les autorités qui sont arrivées peu après le drame ont organisées les recherches afin de mettre la main sur les sacripants.
Même si on ignore encore la nationalité de ceux qui ont commis cet acte, tous les soupçons convergent vers les amba boys et leurs partenaires qui s’adonnent à ces activités malfaisantes depuis la fin des élections du 7 octobre dernier. Les forces de défense et de sécurité, dotées de la logistique nécessaire, ont entrepris de se lancer à la poursuite des ravisseurs et, ils comptent explorer toutes les pistes disponibles pour que les bergers regagnent dans les plus brefs délais, leurs domiciles et leurs familles.
Une crise qui a tendu ses tentacules dans les autres parties du pays
Il faut dire que depuis le déclenchement de la crise anglophone, il n’y a pas que les populations des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest qui subissent les affres des tensions qui y règnent. Une partie des populations de l’Ouest aussi qui, installées dans certains départements ne se sentent plus en sécurité.
Parfois, ils craignent que le flux migratoire de leurs compatriotes, causé par les multiples attaques des ambazoniens n’aient poussé quelques terroristes à s’infiltrer au sein de la population, en se faisant passer pour des victimes. Et, on est enclin à croire que l’enlèvement de ce jeudi ne soit venu quelque peu cristalliser leur crainte. Pour se mettre à l’abri, la plupart des habitants des localités dont la sécurité n’est véritablement pas garantie, a décidé de se déplacer vers les régions francophones.
Et les quelques témoignages que nous avons réussi à avoir de nos confrères qui travaillent à l’Ouest ne laissent subsister aucun doute, sur les appréhensions des personnes qui les accueillent.
« Depuis bientôt deux ans, j’ai reçu près de sept personnes ici chez mois et aujourd’hui avec ma famille, nous sommes pratiquement 15 peut être même 16. En fait, j’ai perdu le compte. Il n y’a pas que les enfants, mais aussi des hommes et, je ne peux pas vous dire que j’ai une totale confiance en eux. Je dors avec un œil ouvert et ma machette à côté, prêt à tout. Je ne pouvais pas les laisser comme ça, surtout avec ces petits enfants… ».
A la question de savoir comment il arrive à assure leur nutrition et aussi leurs soins lorsqu’ils sont malades, il dit que c’est avec la grâce de Dieu qu’ils vivent.
Cet homme qui n’a pas voulu que l’on cite son nom, n’est pas seul dans cette situation. Nous avons pu avoir au bout du fil, deux autres personnes, de bons samaritains qui ont laissé parler leur cœur et ont résolu de tendre la main à leurs frères, parce qu’on ne « choisi pas de vivre dans la terreur, en fuyant après avoir construit sa vie… ».
Tout comme Maître Suh Fuh dont on annonce la libération après quelques heures passées entre les mains de ses ravisseurs, on espère que les otages dont la vie a pris un tour inquiétant ce matin, vont bientôt rejoindre leur logis afin de célébrer avec les leurs, les fêtes de fin d’année.
Nicole Ricci Minyem