Le bâtiment de la mairie de Njinikom est passé dans les flammes dans la nuit de dimanche à lundi. Les ambazoniens sont décidés, pas d’élections dans ces circonscriptions le 09 février prochain.
Njinikom Council est située dans la région du Nord-Ouest, département du BOYO. C’est aussi le siège d’une importante chefferie de 2e degré. La ville qui devrait compter plus de 10.000 habitants est l’ombre de lui-même aujourd’hui. La ville natale de Monseigneur Georges Kuo, l’Evêque de Kumbo fait partie des contrées les plus secouées par le conflit armé entre milices ambazoniennes et armée du Cameroun. On n’était pas loin d’avoir une ville fantôme, et avec cette autre attaque, il va de soi que la terreur risque de monter d’un cran.
Pas de précision jusqu’ici des conditions dans lesquelles les assaillants ont pris l’assaut de la Mairie. Toujours est-il qu’aux premières heures de ce lundi matin, c’était la grande désolation pour les agents qui continuaient d’y exercer. Les dégâts sont importants. Des bureaux calcinés, la quasi-totalité de la toiture est réduite en cendre. Les nombreux dossiers et autres documents d’état civil consumés. C’est la désolation. Tout une longue histoire de la ville est ainsi parti en fumée.
Les motivations des assaillants sont connues. Ils sont décidés à interdire par tout moyen la tenue des élections municipales et législatives dans la circonscription de Njinikom. Une volonté de blocage qui s’étend d’ailleurs dans toutes les circonscriptions des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. Ils multiplient les actes de terrorismes pour parvenir à leurs fins. Une période de deux semaines a été annoncées par ces groupes pour tenir sur tous les territoires des deux régions. Période incluant le jour du vote. De ce point de vue, les prochains jours s’annoncent très virulentes. Non seulement il est fort évident qu’on aura droit à de multiples attaques, mais il y aura en face une grande riposte des forces de défense qui sont de plus en plus nombreux dans les villes du Nord Ouest et du Sud Ouest.
C’est l’occasion de regretter de tels actes. Mettre le feu à une Mairie, c’est faire plus de mal à sa localité plutôt qu’à un état central qui se situerait à des kilomètres de là. Ce sont tous les citoyens nés à cet endroit qui n’auront pas d’actes de naissance et d’autres dont les archives de l’état civil sont détruites. Ils se font plus de mal que de bien.
Stéphane NZESSEU