Fort heureusement, le bilan donné par le gouverneur de la région de l’Extrême- Nord, fait état de 29 blessés et les seules pertes en vies humaines qu’on déplore viennent des deux kamikazes qui ont explosé avec leurs engins de la mort.
C’est aux premières heures de la matinée de ce 28 novembre que deux kamikazes sont entrées à Amchidé, l’une des villes frontalières avec le Nigéria, alors que les habitants prenaient place sur le site qui abrite le marché périodique de cette localité qui se tient chaque mercredi. Selon les sources sécuritaires :
« Une kamikaze s'est fait exploser ce matin (hier) à Amchidé et nous avons jusqu’à présent, on a enregistré 29 blessés, dont certains ont été évacués à Mora… aucun blessé n'a succombé à ses blessures ».
« Avant de pouvoir passer à l'action, une deuxième femme kamikaze a été abattue par des soldats déployés dans la ville pour contrer les terroristes… », selon cette même source.
« Cette énième attaque, selon le responsable des membres du comité de vigilance, s'est produite peu avant 8H00 sur le marché d'Amchidé, ville située à la frontière du Nigeria… ».
La ville de Amchidé est considérée comme un important carrefour commercial et, c’est ce qui explique peut-être que depuis le début des attaques de la secte terroriste boko haram, cette ville soit l'épicentre de la guerre entre soldats camerounais et assaillants.
Lorsque les attaques sont devenues moins récurrentes, grâce aux relations de confiance qui se sont nouées entre les forces de défense et de sécurité, les membres des comités de vigilance et les populations, ces dernières ont peu à peu repris possession de leurs demeures. Elles ont par ailleurs renoué avec une vie quasi normale, rassurée par la présence des soldats auprès d’elles.
Alors que les fêtes de fin d’année approchent et que tout le monde attend patiemment ces moments de joie, de réjouissance et de retrouvailles, les bandits de grand chemin ont trouvé opportun de revenir semer la mort et la désolation, en passant par le vol ou le massacre du bétail qu’ils avaient pris l’habitude d’emporter.
C’est depuis le mois de mai 2014 que le Cameroun est officiellement entré en guerre contre la secte terroriste Boko Haram. Même si les combats ont graduellement baissé en intensité, après avoir atteint leur paroxysme il y’a quatre ans voire cinq ans, l’attaque de ce mercredi prouve, s’il en était encore besoin que le mouvement djihadiste est loin d'être défait. Il est presque entré dans les oubliettes parce que tous les efforts ont convergé vers les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le gouverneur de la région de l’extrême Nord, Midjiyawa Bakary descendu sur les lieux, a d’abord apporté le réconfort aux blessés avant qu’ils ne soient transportés vers les centres hospitaliers pour bénéficier des soins, à la charge de l’Etat ; il a également profité de cette occasion pour rappeler aux populations, qu’elles doivent rester vigilantes et, dénoncer tout ce qui sort de l’ordinaire. Un visage nouveau parmi eux, des comportements qui prêtent à confusion. Tout en louant la complicité qui existe entre les habitants et les forces de défenses et de sécurité, il a demandé aux uns et aux autres de rester soudés parce que grâce à cette complicité, l’ennemi ne pourra assouvir ses sombres desseins.
Le patron de la région l’extrême Nord s’est rendu auprès des familles des victimes pour leur faire comprendre qu’elles ne sont pas seules dans cette épreuve.
Nicole Ricci Minyem