C’est ainsi que l’honorable Cabral Libii a titré la réflexion inscrite sur sa page officielle il y a quelques heures et dans laquelle il a relevé l’importance des Départements dans ce processus électoral.
« La circonscription des élections régionales est le Département. Mais à ce jour nous ne pouvons pas dire combien de délégués de départements comptera chaque Département.
Le code électoral (art 243) nous enseigne qu'il y a 02 catégories de conseillers régionaux:
- Les délégués de départements (mais combien par Département)?
- Les représentants du Commandement traditionnel élus par leurs pairs (si ce commandement existe, comment se déroule le scrutin du Commandement? Combien sont-ils élus par département puisque ce dernier est la circonscription électorale) ?
Le code des CTD du 24 décembre 2019 (art 275) nous enseigne qu'il y a 90 conseillers régionaux par Région. Soit 900 dans tout le Cameroun
Un autre texte la loi du 25 avril 2019 qui fixe le nombre et la proportion des Conseillers Régionaux par catégorie, nous enseigne que sur les 90 conseillers par Région, 70 seulement relèvent de la catégorie de Délégués de Départements et 20 sont de la catégorie du Commandement traditionnel.
Ainsi dans tout le Cameroun, Il y aura 700 Délégués de Départements et 200 représentants du Commandement traditionnel.
La même loi du 25 avril 2019 (art 5-3) nous enseigne que chaque conseil régional est constitué d'au moins un délégué de chaque Arrondissement. Ainsi dans chaque département, chaque Arrondissement aura obligatoirement au moins 1 conseiller.
Quand on a lu tout ça, on comprend vite qu'on aura au moins 360 Conseillers Régionaux, chiffre qui correspond au nombre d'arrondissements. Mais ceci est juste le plancher.
Quel est le plafond que chaque parti politique doit se fixer pour constituer sa liste de Délégués départementaux? Car on doit avoir au total 700 Délégués départementaux. Si on soustrait 360 à 700, il reste 340 sièges de Conseillers Regionaux à repartir.
Qui doit le faire? La réponse est donnée par la loi du 25 avril 2019 (art 6): C'est le Président de la République. D'ailleurs c'est le même décret qui doit repartir les 200 représentants du Commandement traditionnel par Département.
Quand on sait que ce "Commandement" est lui même structuré en 1er, 2eme et 3eme degré (texte de 1977), on attend de voir le dosage par degré et par arrondissement... Gare aux Chefs qui parlent « n'importe comment » aux sous-préfets...
Il ne reste plus à espérer que ce décret précède la convocation du corps électoral. Corps électoral dont on ignore en partie l'assiette en ce qui concerne le commandement traditionnel...
Car il nous tarde de savoir comment le commandement va tenir son vote à lui qui ne concerne pas les conseillers municipaux. Elecam va procéder comment?
Le Commandement traditionnel n'ayant pas de partis politiques (en principe), son élection sera un scrutin de liste ou uninominal? Leur processus électoral est une loi ou un décret?
Ils battront campagne comment? En cas de fraude entre chefs traditionnels, vont-ils vraiment suivre le code électoral qui renvoi leur contentieux à celui des Conseillers municipaux ou alors ça va se régler « tradionnellement »?
A bien y regarder, le principal attrait des Régionales annoncées, ce ne sont ni ceux qui vont y participer ou pas, encore moins l'issue... mais le dévoilement des contours du Commandement Traditionnel.
En attendant, comme l'éligibilité du « Commandement » est le même que celui des Conseillers municipaux, j'invite nos dignitaires traditionnels à s'inscrire massivement sur les listes électorales. De leur côté, ça s'annonce très intéressant... ».
N.R.M