C’est la lecture faite par Mongue – Mouyeme, qui se présente comme un « Influenceur vote » au regard des incidents qui se seraient déroulés dans certains bureaux de vote le 09 Février dernier.
« A la fin du scrutin du 9 février 2020, des camerounais ont été odieusement tués à Foumban parce que des gens se battaient pour « sécuriser » les urnes menacées de « viol » par les fraudeurs aux élections. La bêtise humaine a ainsi endeuillé des familles à cause de la folie de certains compatriotes qui ont fait du mandat de député ou de conseiller municipal, une question de vie ou de mort. Evidemment, ce petit incident n’est pas de nature à ébranler le cynisme du microcosme politique camerounais, et à la place d’un tollé d’indignation et de compassion de la part des candidats aux élections municipales et législatives, on a plutôt des démonstrations hypocrites de fair-play.
On assiste en effet à un ballet de candidats qui font des sorties pour reconnaître leur défaite, alors que les résultats ne sont pas encore officiellement publiés, et que le Code Électoral interdit d’énoncer même la tendance des votes. Mais qui va les inculper pour non-respect des lois et des institutions, du moment où les grands défenseurs de la République sont plutôt en train de les féliciter pour leur « élégance » politique ?
Ce n’est certainement pas le marionnettiste des muscles de l’Etat qui va s’offusquer de ce que « son » opposition l’accompagne dans la diffusion illégale des tendances de vote favorables au pouvoir. Il est très enthousiaste, et n’hésite pas à propager de fausses informations sur le niveau de participation au double scrutin, appuyé en cela par « ses » médias et « ses » observateurs des élections.
Il est tellement heureux que le boycott des élections prôné par les « Petits Partis Politiques » (PPP) ait massivement été boycotté jusque dans les brousses du NOSO, qu’il a oublié de puiser dans son intarissable dernière énergie pour condamner le saccage d’une sous-préfecture dans le Mayo-Tsanaga dû aux colères post-électorales. Ce crime a été perpétré soit par des partisans du RDPC, soit par ceux l’UNDP son allié (seuls partis en course dans la localité), ce qui le rend tolérable et dispensé de menaces de représailles avec écarquillement des yeux.
Dans la République du cynisme, pendant que le ministre chargé de la remise des médailles d’honneur du travail s’occupe très utilement à expliquer ce qu’est un PPP, et que celui en charge de l’emploi est en pleine campagne de présentation des écoles délabrées du Septentrion, c’est au Chef de l’Etat qu’on colle le sadique privilège d’annoncer la création en 2019 de 500 000 emplois au pays du bendskin-métier roi des jeunes.
Dans 60 ans, les jeunes d’aujourd’hui diront à leurs fils et petit-fils qu’un ancien jeune de 87 ans à qui l’Etat avait tout donné s’était spécialisé dans le remuement de coutelas dans les plaies béantes de leur misère. Et ils citeront le 10 février 2020 comme ce jour cauchemardesque où il a affirmé plein volume et en mondovision que tout le monde mangeait, se soignait et s’instruisait convenablement au Cameroun. Une criminelle provocation que rien ne justifiait, même pas la volonté de contrecarrer la « désinformation » de la « communauté internationale » sur l’état des lieux réel du pays, par l’ennemi public n°1 au Cameroun dans sa tournée en Occident.
Si pour protester contre ces crimes post-électoraux et le cynisme ambiant, je lance un appel au boycott du contentieux post-électoral, y aura-t-il des gens pour se joindre à moi ? J’aurai au moins les avocats militants des PPP, non ?
Que les opposants opposés à l'opposition aillent fouiller les articles de lois qui condamnent le boycott du contentieux post-électoral pour m’intimider. Ils ont fait ça pour décourager le boycott des élections elles-mêmes, ça a produit quoi ? N’est-ce pas ils sont en train d’accuser le tailleur de leur pantalon maintenant que la danse les a dépassés » ?
Nicole Ricci Minyem