L’artiste musicien s’est exprimé ce matin sur les antennes de la radio ABK émettant à dans la capitale économique du Cameroun. Au cours de son intervention, le compositeur émérite se dit déçu que les hommes politiques marchent sur les morts pour assouvir leurs intérêts égoïstes et électoralistes.
Jusqu’ici, c’est le premier artiste qui se prononce ouvertement sur la question concernant sa participation aux élections municipales et législatives à venir. Sans appartenir à un parti politique précis, le chanteur à texte a tenu à dire son opinion sur cette crise qui détruit depuis plusieurs années les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Une crise aux conséquences graves : plus de 3500 morts, des millions de déplacés tant interne qu’externe. De nombreuses familles divisées, voire éradiquées.
Henri Dikongue n’est pas indifférent face à ce tableau horrible de crimes et de destructions. C’est fort de tout cela que l’auteur du titre à succès « c’est la vie » s’est indigné de ce qu’on puisse parler d’élections dans un tel contexte. C’est entre autre pourquoi le chantre de la vie qu’il est a choisi de s’aligner sur la position du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pour dire non à la tenue des élections législatives et municipales dans tout le Cameroun tant que cette crise n’est pas entièrement résolue.
L’artiste a dit précisément : « Je n'irai pas voter le 09 Février 2020 pour les municipales et les législatives. Je n'en ai pas envie, c'est mon droit. Et en plus, je veux la paix, je veux l'union. » Même s’il n’interdit à personne d’autres d’aller à ces élections, il croit profondément que tout acteur qui qu’il soit et qui est friand de paix et d’unité devrait pouvoir adopté la même attitude que lui.
Il n’est pas dans la logique du boycott politique et politicien, il s’e défend d’ailleurs. Il veut s’inscrire dans une démarche humaniste et humanitaire, en invitant les uns et les autres à avoir en mémoire tous ces enfants qui pleurent et qui sont perdus du fait de cette crise. Henri Dikongue regardera ces élections de chez lui, mais le cœur contrit et l’âme en peine. A l’idée de voir certains acteurs politiques faire semblant de procéder à des votes dans ces parties du pays. Un acte qui manifestement consacrera la division du pays en deux entités complètement distincte.
Stéphane NZESSEU