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Interview : Une renaissance économique est possible en Afrique si tous les Etats parlent d’une seule voix

jeudi, 07 mai 2020 10:56 N.R.M

Tel est l’avis de Paul Francis Nathanaël Tonye - Juriste -Conseil Expert en Droit des ressources Naturelles qui a accordé une interview à nos confrères d’Afrik Economy. 

 

-         Quel regard portez-vous sur l’état des lieux ?

Pris individuellement, nos Etats sont faibles face aux mastodontes, notamment les pays du Nord et leurs entreprises multinationales qui continuent à exploiter nos richesses, à s’enrichir sur notre dos, laissant nos pays et nos populations dans un état de pauvreté lamentable depuis nos indépendances il y a de cela 60 ans. L’heure a sonné pour l’Afrique de se réveiller et de prendre son destin en main. L’Afrique est un continent extrêmement riche, dont les trésors agricoles et miniers sont exportés à l’état brut pour le bonheur des industries occidentales et orientales.

 

-         Alors, combien de temps cela va-t-il continuer ? A long terme, peut–être ?

Nous devons mettre un terme à cette situation aberrante. Les réponses sont connues et les solutions existent. Ce qui nous manque, c’est le courage et la volonté politique en plus d’un changement de paradigme, notamment au niveau de notre gouvernance et de la manière dont nous nous projetons dans un avenir à moyen et long terme. Il est tout de même assez curieux qu’aucune structure dédiée à la prospective n’existe ni dans la majorité de nos Etats ni dans nos organisations régionales ou internationales.

Les Ministères du Plan qui devaient en être les cadres originels ne remplissent plus leurs rôles comme ce fut le cas au lendemain de nos indépendances. Aujourd’hui, dans nos pays, trois ministères sont en charge du suivi et de l’évaluation des ALE. Il s’agit des Ministères du Commerce et de l’Industrie, des Ministères de l’Economie et des Finances, des Directions de la Coopération Internationale, des Services Juridiques des Ministères des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale.

Nos organisations patronales sont également associées aux des négociations des ALE. Mais le système est vicié parce que les membres de ces organisations sont des excroissances d’entreprises étrangères et que nos gouvernants ne font pas confiance à notre élite. Pour y remédier, la Banque africaine de développement a mis en place la fameuse Facilité d’Assistance Juridique en vue d’aider les pays africains à mieux défendre leurs intérêts.

Mais cette initiative, bien que louable, contient un défaut de conception et ne connaîtra pas de succès déterminant tant que nous ne serons pas maître des initiatives.

 

-         Quel est le rôle des organisations régionales ou continentales peuvent-elles jouer ?

Nos Etats sont membres d’une multitude d’organisations régionales ou continentales qui ne sont que des copies locales d’entités extérieures dont elles dépendent. La remise à plat des ALE est un impératif catégorique. En effet, la géopolitique de l’après-guerre froide a fait son temps.

Cet alignement idéologique et politique des gouvernements et organismes mondiaux, matérialisé par les Etats-Unis, sur une absolue uni polarité que Pascal Boniface définit comme : « Résultat d’une situation objective d’un différentiel irrattrapable de puissance entre un pôle de puissance et l’ensemble des autres », doit être rangé au rang des souvenirs.

A notre avis, le Covid-19 est une malheureuse opportunité pour l’instauration d’un nouvel ordre mondial multipolaire tels que le présagent l’émergence des centres de pouvoir et des espaces d’influence absolus ou informels abondants, la propagation d’accords économiques bilatéraux ou régionaux pouvant provoquer la constitution de blocs géopolitiques régionaux, la montée en puissance de centres financiers régionaux et la disparition des monopoles de puissance de certains Etats.

C’est l’occasion pour l’Afrique de prendre un nouveau départ. A ce propos, le panafricaniste, Kwame Nkrumah proposait déjà à l’époque, des plans d’avenir pour l’édification et le développement d’une Afrique moderne, capable de jouer pleinement son rôle dans le concert des nations.

 

-         Les grands courtiers fixent leurs prix sur le marché et l’Afrique paie le lourd tribut, quel est votre commentaire ?

Félix Houphouet-Boigny le visionnaire, déplorait déjà la situation dramatique que nous impose le monde économique et financier. Il voyait l’Afrique subir la loi des intermédiaires, si elle se bornait seulement à l’exportation de ses matières premières brutes. Mais, dans le même temps, il entrevoyait un jour nouveau pour l’Afrique. Un Continent qui discuterait du cours de nos matières premières agricoles pour un intérêt solidaire avec les pays du Nord.

 

-         Le président ivoirien Alassane Ouattara, n’a-t-il pas réitéré le Conseil de sécurité des Nations-Unies, pensez-vous que c’est une bonne décision ?

Alassane Ouatarra a réitéré le 5 décembre 2018 au Conseil de sécurité des Nations-Unies, sa « foi » dans un système multilatéral équilibré qui permette à tous de faire entendre leur voix et de voir leurs aspirations prises en considération, notamment dans une période marquée par des bouleversements internationaux, avec une redéfinition de certains équilibres.

Or, pour que le système multilatéral soit véritablement équilibré, l’Afrique doit renégocier ses ALE souvent acquis à ses dépens. Face aux pays du nord, le continent africain doit résolument changer de cap économique et se détacher de ces grandes puissances commerciales en transformant elle-même ses richesses.

 

En Afrique, nous vivons constamment ce paradoxe : comparativement à l’Afrique, l’Asie n’a rien et transforme tout alors que nous avons tout mais nous ne transformons rien….

Que l’Afrique soit digne et trouve son propre chemin. Les pays doivent payer leur cotisation pour le financement des projets de l’UA. Il n’est pas normal que l’occident finance 93% son budget de fonctionnement qui sert à payer les salaires de ses fonctionnaires et que la Chine construise et finance à 100% son siège à Addis-Abeba et en assure l’entretien.

Si l’UA n’est pas financée par ses 54 membres, elle ne sera jamais crédible et sera maintenue à sa place de simple indicateur statistique : moins de 2 % du commerce mondial et ne pèsera rien aux négociations commerciales, cette Afrique qui a tout.

 

-         Quel est le rôle de l’Union Africaine (UA) dans tout cela ?

L’Union africaine, à travers ses organes sous régionaux, en l’occurrence les Communautés économiques régionales (CER) et la (CEA), doit donner l’impulsion aux Etats afin qu’ils s’émancipent des différentes aides qui sont autant de pièges. Il est question que tous ces pays transforment sur place leurs richesses minières et agricoles grâce à l’industrialisation, de la transformation du paysage économique.

La présence en Afrique des cabinets d’expertise étrangers pourvoyeurs patentés de rapports en tous genre n’est pas rassurante. A titre d’exemple, dans l’affaire Dos Santos en Angola, on a découvert les pratiques des cabinets d’audit étrangers « facilitateurs » d’abus financiers. Eric Albert, indique d’ailleurs que, « Ces cabinets ne se contentent pas de pratiquer l’audit, qui représente moins de la moitié de leur chiffre d’affaires.

Ils sont aussi devenus les acteurs incontournables en matière de fiscalité des multinationales. Ce sont eux qui imaginent les méthodes les plus efficaces pour utiliser au mieux les législations des différents pays ». Notre suggestion est de nous affranchir de ces cabinets et d’encourager les compétences locales aptes à discuter sur un pied d’égalité et à défendre les intérêts de l’Afrique.

Comme nous le disions il y a plus d’un an, puissent les dirigeants des économies des pays membres noter que, ce sont les Etats qui demeurent les entités constitutives principales de l’UA. Ils doivent cesser de toujours privilégier les intérêts nationaux sur ceux de l’organisation. Pour l’instant, l’Union Africaine est la seule organisation continentale composée de la totalité des économies Africaines.

Elle a donc pour vocation, le déploiement d’une action publique continentale efficace. Sous son impulsion, nos Etats doivent encourager l’innovation et l’accroissement du rôle des jeunes et de la diaspora en leur accordant leur juste place dans la société, non seulement au regard de leur poids démographique et économique, mais aussi en considération de l’énergie et de l’espoir dont ils sont porteurs.

 

N.R.M

 

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