Depuis l’annonce du grand dialogue national et le début des premières consultations effectuées par le Premier Ministre Joseph Dion Ngute, on note quelques points dans la procédure et dans la manière de conduire les échanges qui inquiètent quelques observateurs avant le jour du dialogue.
Lorsque les listes des organisations et des personnalités devant être reçues par le Chef du gouvernement a été rendu public, plusieurs observateurs ont décelés quelques éléments qui relèvent tantôt de la légèreté dans la préparation ou alors des labsis révélateurs des intentions voilés des différents organisateurs dudit dialogue.
Dans ce document, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) est logé à une enseigne différente des autres partis politiques. En effet, on peut bien voir inscrit sur ce document le Secrétaire Général du Comité Central du RDPC au rang des institutions comme le Conseil National de la Jeunesse du Cameroun (CNJC) ou le Conseil National de la Communication (CNC). Considérer le RDPC comme une institution et non comme un parti politique ordinaire trahit bien le caractère supérieur des avis qui seront émis par le parti du flambeau en comparaison aux avis des autres acteurs politiques qui assisteront audit dialogue.
D'un autre côté, on note quelques incongruités dans l’organisation des visites chez le Premier Ministre. Toujours dans ce document en circulation, les partis politiques sont reçus dans un premier temps en tant que tel et dans un autre jour, le secrétariat du Premier Ministère invite à nouveau les leaders de ces partis politiques intuiti personae. Une notation qui est visiblement une erreur dans la programmation de personnalités qui devraient être entendues par le Premier Ministre. Une erreur qui sera corrigée, mais ce sera suffisant pour interroger le sérieux des membres de l’administration dans la préparation de cette grande rencontre nationale.
Manifestement, les délais d’organisation est serré pour le personnel administratif du Premier Ministère qui semble ne pas maîtriser l’intensité des activités que leur département vient de connaître d’un coup. Une accélération des événements qui a le mérite de sortir certains agents de l’Etat de l’immobilisme régulier et l’attentisme auquel ils sont habitués. Ce n’est pas évident de quitter d’un régime de travail de 30% à un régime de 65% tout d’un coup. Les conséquences se font ressentir sur la qualité des documents produits et de manière générale, sur la fluidité du service.
La crainte est que ces lacunes des agents de l’Etat vienne ternir le travail de concertation national par la mauvaise tenue des documents devant être produits à l’issue dudit dialogue. Ce qui serait un véritable gâchis. Ce qui pourrait être considérés comme une fraude au dialogue.
Stéphane NZESSEU