Dans une interview accordée au correspondant de la télévision Equinoxe à Washington, l’ancien journaliste de la Crtv fait des révélations sur la crise anglophone et les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat.
C’est avec un ton grave dans une éloquence dont lui seul a le secret que le journaliste et communicant Eric Chinje a dit sa désolation quant à la situation de crise qui perdure dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’une de ces révélations chocs, c’est la position réelle du Chef de l’Etat sur la présence de l’armée en région anglophone. Il dit tenir ses informations de hauts commis de l’Etat très proche du Président de la République. Informations selon quoi « Paul BIYA lui-même ne veut pas que l’armée soit en train de tuer d’autres camerounais dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. »
Comment comprendre donc que l’armée y soit toujours ? Pour l’éminent journaliste, le Chef de l’Etat serait tenu par un système dont même lui n’a plus la maîtrise. « Ce système a dépassé tout le monde » affirme Eric Chinje. Paul BIYA serait devenu prisonnier du monstre qu’il a créé.
Dans la foulée, le spécialiste en communication rappelle combien il est difficile aujourd’hui de vivre dans les régions en crise. Il s’offusque de ce qu’on ait pu décider de tenir des élections dans ces contrées malgré le niveau d’insécurité lié au conflit qui y prévaut. Il fait savoir dans l’entretien qu’il est lui-même originaire de Santa et qu’il est devenu impossible de s’y rendre. Mais au même moment il a pu faire d’autres villes du Cameroun. C’est dire le niveau d’insécurité qu’il y a.
De plus, il met au défi quelque ministre qui soit de lui prouver qu’il est possible de voter sereinement dans ces régions. Citant, ses amis et camarades de classes (Grégoire Owona, Joshua Osih et autres) exerçant au sein du pouvoir, il les interpelle à penser au Cameroun et aux camerounais en faisant ce qui est de leur pouvoir pour ramener la paix dans ces parties de notre pays. Il faut sortir de la guerre civile dans le NOSO. « Ce qui se passe là-bas ne nous arrange pas. Ça n’arrange personne ». « il faut mettre fin à cette guerre et retirer l’armée. S’ils ne le font pas, c’est la communauté internationale qui le fera ».
Malgré les tensions les élections se sont tenues tant bien que mal. L’heure est à l’attente des résultats. Ces résultats qui seront à l’avantage de Paul BIYA.
Stéphane NZESSEU