Le président du Manidem participant au grand dialogue national en fait une évaluation, un mois après.
« C’est une bonne chose que ce dialogue ait eu lieu, qu’il se soit déroulé dans la plus libre expression. Des gens se sont défoulés. C’était un grand exercice d’exorcisme national. Il n’ y avait pas de censure au niveau de l’expression. Maintenant, ce n’est pas parce qu’on a débuté ce dialogue que comme par enchantement ou par un tour de passe passe que la situation redevienne normale dans le sud-ouest et le Nord-ouest. Je pense que c’est le début d’un processus », affirme Anicet Enake.
Face à la persistance des troubles dans les régions anglophones, le président du Manidem explique : « Je pense que personne n’a imaginé qu’au lendemain du grand dialogue national, la guerre s’arrêterait et que la sécurité serait retrouvée dans les deux zones. S’il y a des gens qui ont pensé ainsi, vraiment je ne saurais comment les qualifier. Non ! Je pense que le dialogue national, faut-il encore le rappeler est une revendication nationale populaire de la communauté camerounaise à l’intérieur, à l’extérieur, y compris les amis internationaux du Cameroun, une demande à laquelle a accédé le chef de l’État ».
Pour l’interviewé, le retour à la paix dans le NoSo est un processus : « Dans la commission 5, chargée de la reconstruction des zones sinistrées, où j’ai par exemple travaillé, nous avons mis en place un pian de restructuration de reconstruction sur 10 ans avec trois phases comme suit: une phase d’urgence en deux ans, une phase de consolidation en cinq ans et une phase de projections par les grands projets structurants sur 10 ans.
Les trois phases devant quand même commencer en même temps. Donc vous imaginez quand même que un mois après le dialogue national, tout ne peut pas être aussi normal dans le Sud-ouest et le Nord-ouest. Le problème maintenant, c’est comment faire pour que ces avis adressés au chef de l’Etat soient rapidement examinés et mis en structure opérationnelle. Et comment cette implémentation sera gérée. Et nous avons fait des propositions au chef de l’État dans ce sens ».
« Nous lui avons dit qu’il ne faudrait pas qu’il compte sur les commissions comme par le passé dirigée comme d’habitude par des équipes ministérielles. Je ne pense qu’on ait intérêt à s’engager dans ce schéma. Il faudrait mieux qu’on créé un exécutif consensuel avec les forces socioprofessionnelles, sociales et politiques du pays pour implémenter ces avis », conclut-il.
Otric N.