Tout comme l’économie, l’éducation, la justice, la santé, le sport occupe une place de choix dans les projets de société des candidats qui visent le Palais de l’Unité.
Avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football que le Cameroun organise en 2019, la question du sport camerounais est au centre des discussions des citoyens, qui sont appelés à se rendre dans les urnes le 7 octobre 2018, pour élire le Président qui dirigera le pays les sept prochaines années.
D’ailleurs le candidat Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), formation politique au pouvoir dans son spot de campagne, présente les images des Lions indomptables vainqueur de la dernière CAN qui s’est joué au Gabon. Pour Paul Biya il n’y a pas de sport majeur ni mineur. Le football, le volley-ball, le basket-ball et les autres se classent dans la même enseigne. Dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, il expose une vision futuriste du sport. Il entend «renforcer la gouvernance sportive. Laquelle passe par l’assainissement du milieu sportif, l’introduction des règles de bonne gestion, la mise en place d’une véritable politique de maintenance des infrastructures existantes et à construire, ainsi que la mise en œuvre de diverses incitations pour que le secteur privé investisse durablement et de manière multiforme dans le sport».
Garga Haman Adji de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) milite pour l’organisation des compétitions de grande envergure. Dans son programme intitulé «Ainsi pourrait devenir notre pays», Garga Haman écrit que «les jeux comme les loisirs représentent la partie consommable de la culture». Il poursuit «il suffit pour s’en convaincre de voir l’affluence que drainent les rencontres sportives dans les stades ou le Tour de France, par exemple». Pour lui le fait que le Cameroun regorge de talents dans ce domaine est un atout pour solliciter l’organisation des compétitions. Cela permettra non seulement «d’équiper le pays en infrastructures sportives qui nous manquent cruellement, d’améliorer les conditions d’entrainement de nos sportifs, mais aussi de créer des opportunités d’emplois».
Pour Akere Muna candidat investi par le Front populaire pour le développement (FPD), il sera question d’honorer les héros sportifs nationaux. Il compte le faire en passant par la «promulgation d’une nouvelle loi sur le sport récompensant les réalisations sportives, reconnaissant nos héros nationaux et offrant des facilités et des opportunités à tous les sportifs qui ont représenté le Cameroun». Pour lui l’objectif de ladite loi est d’assurer une retraite convenable à ces derniers. Dans son programme intitulé «50 premiers engagements», Akere Muna entend associer la construction des infrastructures sportives aux niveaux national, régional et local.
Adamou Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) propose de développer le sport camerounais à la base. «L’UDC est pour un mécanisme de promotion et de développement du sport à la base de manière à assurer une bonne formation de la pépinière», a déclaré Mongwat Ahidjo Amadou le Secrétaire national à la communication. Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) entend se servir du sport pour booster la richesse nationale. Il envisage commencer le travail à la base. Il va soigner le mal à la racine en veillant à l’application stricte du programme d’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires sur l’étendue du territoire. En outre Maurice Kamto entend transformer l’institut national de la jeunesse et des sports en Ecole supérieure de management des organisations sportives.
Joshua Osih du Social democratic front (SDF) propose la co-organisation le mondial 2020. Il promet la nationalisation des postes d’entraîneurs des équipes nationales. Et cela passera à travers la formation appropriée des cadres pour une expertise au moins égale à celle des étrangers. Le candidat du SDF envisage entre autres de mettre en place un programme national de gestion des infrastructures sportives, de créer un plan de gestion des carrières des anciens sportifs, de créer dans chacune des 10 régions du Cameroun des lycées sports-études, de mettre en place un véritable programme de professionnalisation du sport et des ligues sportives nationales.
Pour ce qui est des plus jeunes candidats de cette élection présidentielle, Cabral Libii du parti UNIVERS reconnaît que des choses ont évolué. Sauf qu’il trouve cependant que le sport camerounais baigne encore dans l’amateurisme. Pour lui son action sera de rendre professionnel le sport camerounais. Il compte le faire en modernisant l’infrastructure sportive, rationnaliser la gestion des fédérations sportives, arrimer leurs calendriers etc… Serge Espoir Matomba du PURS veut promouvoir l’économie du sport. Il est convaincu d’«une complémentarité de la politique de santé, notamment dans son volet. «garder son corps sain» ; l’économie du sport et l’amélioration du positionnement permanent du Cameroun dans les compétitions sportives continentales et mondiales».
Le pasteur Frankline Afanwi Ndifor du MCNC veut implémenter une politique de sédentarisation. «On n’a pas le sentiment que le sportif de haut niveau qui prend part aux compétitions internationales au Cameroun a un statut particulier. Conséquence: certains d’entre eux sont obligés de partir quand ils ont la possibilité, soit de s’enfuir lorsqu’il y a des jeux olympiques, rester dans d’autres pays», déclare Sam Severin Ango porte-parole du pasteur. Pour le candidat du MCNC il faut donc mettre en place une politique de suivi des sportifs camerounais.