Le licenciement de Nicolas D'okoumé n'est plus qu'une affaire de jours. Nommé coordonnateur général des sélections nationales de football le 29 décembre 2017, il n'aura passé que 10 mois à ce poste. 10 mois d'amateurisme et d'improvisation de mauvais goût.
C'était la joie dans le milieu du football camerounais le 10 janvier 2018 quand il prenait fonction. Ancien lion indomptable ayant évolué avec l'équipe fanion, le diplômé de l'ESSEC remplaçait le très célèbre Koa Luc. On se souvient des lettres de félicitations qui fusaient de toutes part et particulièrement celle de Geremi Sorel Njitap qui disait toute sa joie de voir un ancien footballeur gérer l'organisation des équipes nationales. Seulement, la joie fût de très courte durée.
Dès les premières heures après sa prise de fonction, Nicolas Dikoume va s'illustrer par un manque de professionnalisme innomable. Très vite il va faire regretter à sa hiérarchie le choix porté sur sa personne. Accumulant les fautes les unes plus déplorables que les autres, il va se mettre à dos les responsables administratifs de l'équipe nationale de football. Dieudonné Happi va lui signifier des rappels à l'ordre. Choses auxquelles Dikoume n'a pas jugé nécessaire de se plier. Les bourdes vont s'enchainer jusqu'aux deux dernières gouttes qui vont faire déborder le vase.
A tour de rôle, les lionnes et les lions vont payer le prix de l'incompétence de Nicolas Dikoume. D'abord ce qu'on appelle déjà dans les milieux de la presse le "grenoblegate". Du nom de la ville où les lionnes indomptables du Cameroun ont livré un match amical contre la France en début de ce mois d'octobre. On se souvient de la défaite (6-0) récoltée par les filles du coach Ndoko. Mais il ne faut pas oublier les conditions de préparation de cette rencontre et les faits divers qui ont entourés cette rencontre. Et c'est là qu'intervient la touche Dikoumé.
A la surprise de tous, on a assisté à un mauvais film autour de la question de passeport pour des joueuses de l'équipe de football du Cameroun. Une situation qui aurait pu être règle des mois à l'avance, c'est à deux semaines de la rencontre que l'administration se rend compte que des joueuses n'ont pas de passeport de service. Ce qui aura pour conséquence le chamboulement du programme de préparation arrêté par le staff technique. La délégation de Yaoundé va rejoindre la France mois de 6h avant le début de la rencontre le jour du match. Les professionnelles évoluant en Europe, qui s'étaient déjà retrouvés en France quelques sont restées livrés à leur propre sort. La suite nous la connaissons, les lionnes vont boire la tasse face à une équipe de France déterminée.
Et comme si cela ne suffisait pas, l'amateurisme a poursuivi de faire ses dégâts. Au sortir de la rencontre, l'équipe nationale du Cameroun est séquestrée pour non paiement des frais d'hôtel. Ils seront finalement libérés. Mais la pilule sera amère pour le staff et les joueuses.
La dernière bourde en date est celui qui aura causé le retard des moulins de Seedorf et Kluivert en partance pour le Malawi. Mais ce qu'on ne comprends pas c'est le choix de Dieudonné Happi de seulement le suspendre au lieu de le licencier une fois pour toute. En attendant, Sarah Nkongho Ashu Ntui assure l'intérim de la fonction.
Stéphane Nzesseu