Le dernier conseil d'administration de la ligue de football professionnel du Cameroun s'est achevé en queue de poisson. Après une première journée de discussion stérile le mercredi, les membres du conseil d'administration étaient sensé se retrouver jeudi pour la suite des travaux. Mais il n'en sera rien.
Ils étaient bien présents à cette session du conseil d'administration convoquée le 14 novembre à la ligue. Dans une quête d'accalmie, les présidents de clubs hostiles au Président Pierre Semengue ont accepté de s'asseoir autour de la table. Au terme du premier jour, ils n'ont pas pu aboutir à des résolutions. La session est reportée le lendemain à 10h. Seulement, le jour suivant, il n'y a pas eu de conseil. Sur les raisons, difficile de savoir avec précision tellement les différentes parties évoquent des faits divergents.
Depuis ce vendredi, les deux parties en conflit se rejettent les responsabilités de cet autre échec. Ils se fendent en communiqués pour présenter chacun pour sa part, les raisons et les conséquences de cet autre rendez-vous manqué.
D'après le communiqué signé par les présidents de clubs, ils sont bel et bien arrivés au lieu du conseil d'administration le jeudi à l'heure indiquée. Mais à leur grande surprise, ils vont être accueillis par une annonce de Beyeck Benjamin, le nouveau secrétaire général de la ligue, faisant savoir que le général est indisponible. Ils vont attendre que plus d'informations soient données au sujet de la suite des travaux du conseil. Malheureusement jusqu'à très tard dans la journée, ils ne seront informés de rien et décideront de quitter les lieux.
Par conséquent, ils se désengagent de toutes résolutions qui pourraient éventuellement être annoncées comme issu de ce conseil. Les présidents de clubs demandent à l'Assemblée générale qui surviendra dans les prochains jours de tenir compte de cet état des choses, et de sanctionner comme il se doit les responsables de ce hold-up. l'Assemblée générale devra prendre pleine mesure de cette crise et d'en tirer toutes les conséquences nécessaires à l'effet de rétablir urgemment un climat serein au sein de cette instance de gestion du Football Professionnel dans le pays. Ils considèrent que cette session du conseil ne s'est jamais tenue. Les effets de droit qui pourraient insidieusement en découler seront nuls.
De l'autre côté, le Général a lui aussi rendu public un communiqué précisant le contexte qui a entouré ce conseil d'administration. Les raisons sont à aller chercher dans le comportement séditieux de certains acteurs dudit conseil. Notamment, Faustin Domkeu, le 1er Vice-président de la ligue, dont le nom est cité, qui serait la tête de proue de l'opposition des présidents de clubs. Le président de News Stars de Douala a servi au cours de la première journée des travaux deux propositions de résolution consistant en :
- l'exigence de lui donner le pouvoir de contre signer les instruments financiers (chèques, virements, ordre de paiement)
- l'exigence de restaurer Thérèse
Pauline Manguele à son poste de Secrétaire général de la ligue.
Deux points sur lesquels achoppent les discussions. Car comme on peut bien se l'imaginer, le Général ne cédera jamais sur ces points qui sont synonymes de destitution. Les travaux suspendus la veille aurait donc dû se poursuivre le lendemain. Sauf que selon le Général, il était dans l'attente d'une aide spéciale du Chef de l'Etat pour le Football quand certains membres du conseil d'administration se sont livrés à des actes et des propos injurieux à sa personne. Se sentant ainsi menacé il a décidé de suspendre définitivement les travaux du conseil d'administration, qui sont reportés pour une date ultérieure. Un autre blocage qui ne va pas pour servir le football camerounais.
Stéphane Nzesseu