«Nous allons déposer une demande d'enquête parlementaire auprès de l'Assemblée nationale pour faire toute la lumière sur cette ténébreuse affaire, parce que nous considérons que c'est une affaire d'une très grande gravité, avec des soupçons de surfacturation, de détournement en bande organisée sur une échelle hallucinante», affirme le député Jean Michel Nintcheu.
La CAN 2019 a été retirée au Cameroun. La CAF a jugé que les infrastructures devant abriter la compétition prévue en juin 2019 n’étaient pas prêtes. Au sein du Social Democratic Front, l’on espère qu'une enquête parlementaire va être ouverte. Le député Jean Michel Nintcheu se dit d’ailleurs surpris que les parquets de la République ne mettent pas en branle l'action publique pour pouvoir débusquer «ces bandits à col blanc, qui ont détourné des centaines de milliards de FCFA à travers des marchés de gré à gré, passés en toute opacité».
«Nous espérons que M. Biya est le premier responsable de tout ça et ce que nous lui demandons c'est très rapidement de faire en sorte que ces gangsters soient traduits devant les tribunaux et punis, conformément à la loi. Sinon, nous nous réservons le droit d'organiser une série de manifestations, de mobiliser le peuple pour que M. Biya et son gouvernement de gangsters puissent rendre compte au peuple», affirme-t-il dans une interview accordée à un journal de la place.
Selon plusieurs informations qui ont circulé dans la presse, près de 3.000 milliards de FCFA auraient été dépensés dans les différents chantiers liés à l’organisation de la CAN 2019. Sans résultats. Cependant, «il faut prendre avec des pincettes les informations de manière générale, qui circulent sur les réseaux sociaux. Mais il y a un fait constant: la Can nous a été retirée, malgré l'engagement personnel du chef de l'Etat. M. Biya s'est engagé à ce que les travaux soient prêts le jour dit. Donc il y a tout lieu pour nous de penser qu'il y a eu de nombreux dysfonctionnements, qui ont fait en sorte que les travaux ne soient pas achevés, en tout cas ne respectent pas le cahier des charges qui était prévu à cet effet», indique le député de l’opposition.
Jean Michel Nintcheu enfonce davantage le clou en affirmant que «M. Biya est complice de tout ce qui se passe, de cette énième humiliation dont tous les Camerounais sont l'objet. Nous sommes la risée du monde entier, et nous pensons que nous ne pourrons pas tomber plus bas que terre. Je dirais que trop c'est trop. Nous n'allons accepter aucune impunité dans cette affaire».
«La seule façon de mettre un terme à ce genre de pratiques, c'est tout simplement un changement de système, parce que c'est M. Biya qui est le maître d’œuvre de tout ce qui se passe. Tantqu'il est là, ces pratiques vont perdurer. Donc nous pensons qu'il faudra d'une manière ou d'une autre que M. Biya s'en aille pour qu'enfin nous puissions construire ce pays», estime Jean Michel Nintcheu.
Otric N.