Le président en exercice de la confédération africaine de football, en visite au Cameroun a tôt fait d’annoncer que la Coupe d’Afrique des Nations se jouera effectivement au pays de Roger Milla, du 09 janvier au 06 février 2021. Seulement, ce n’est pas Ahmad qui décide, mais le comité exécutif de la CAF.
Ces paroles résonnent encore dans l’esprit de nombreux camerounais : « Aujourd’hui nous avons pris la décision de retirer la CAN 2019 au Cameroun ». Propos dits par le Président Ahmad à l’issue d’une réunion du Comité exécutif de la CAF à Accra. Dans la foulée, la CAF faisait savoir, « après de nombreux débats et à la suite des inspections menées ces dix-huit derniers mois, la CAF a noté que plusieurs conditions de conformité n’étaient pas remplies (…) et qu’il y avait un manque entre ce qui est nécessaire pour l’organisation d’une CAN et la réalité sur le terrain ». Au finish, le Cameroun n’avait pas organisé l’édition 2019 de cette compétition.
Ce qui choque et nous inquiète, c’est que le Président Ahmad dit ces paroles quelques semaines après avoir effectué une visite au Cameroun. A la faveur de cette visite, il a eu un tête à tête avec le Chef de l’Etat. Au sortir de cet entrevue, Ahmad a déclaré devant la presse nationale et internationale que « la CAF n’avait pas de plan B ». Mais curieusement, ils ont trouvé un plan B en quelques semaines. Qui a menti une fois peut le faire plusieurs fois. Surtout que rien n’a fondamentalement avancé dans les chantiers sur le terrain.
Un an après la date initiale de la compétition, les chantiers ne sont pas encore terminés. Le stade de Japoma qui est présenté par les autorités camerounaises comme un fleuron n’a pas encore été réceptionné jusqu’à ce jour. Et pour cause, c’est juste la façade qui est présentable. Le « ventre » de l’infrastructure a encore de nombreux aspects qui sont loin d’être terminés. Que dire du stade d’Olembe qui devrait en principe accueillir le match d’ouverture vient juste de voir le gazon être planté. L’Etat du Cameroun s’est vu obligé de retirer en catastrophe à l’entreprise PICCINI la réalisation des travaux. Un contentieux est d’ailleurs en cours au sujet de cette rupture abusive du contrat.
Le seul document qui confère « de jure » l’organisation d’une compétition à un pays est l’ACCORD CADRE. Celui-ci a été signé entre le Cameroun et la CAF, après cette annonce, ce qui permet d'effacer tous les doutes.
Stéphane NZESSEU