Après le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations au pays de Paul Biya, la Confédération africaine de football cherche un plan de secours. Pour l’heure, les prétendants ne se bousculent pas, mais, parmi les plus cités, le Maroc semble s’imposer comme l’évident plan de secours de la Confédération africaine de football (CAF).
« Pas de plan B » : début octobre, la CAF affirmait qu’elle n’avait « jamais réfléchi » à désavouer le Cameroun en lui retirant, malgré les retards flagrants dans les préparatifs, la CAN 2019, et qu’elle n’avait pas de solution de remplacement. Sa volte-face, vendredi 30 novembre, l’oblige pourtant à trouver ce plan B « d’ici au 31 décembre », selon le délai qu’elle a elle-même fixé. Mais peu de pays ont les capacités de réussir là où le Cameroun a échoué : proposer des infrastructures aptes à accueillir une compétition inédite dans son format, avec 24 équipes.
Selon l’Agence France Presse, avant même le début du compte à rebours, l’Egypte a jeté l’éponge en annonçant, vendredi, qu’elle ne postulerait pas pour cette CAN, qui sera la première organisée pendant l’été. L’Afrique du Sud, seul pays africain à avoir accueilli une Coupe du monde (en 2010), a annoncé dimanche songer à remplacer le Cameroun, comme elle avait déjà suppléé la Libye en 2013. « La CAF a demandé à la fédération [sud-africaine] de songer sérieusement à organiser la CAN 2019. La SAFA va d’abord discuter avec le gouvernement avant de prendre sa décision », a tweeté le compte officiel des Bafana Bafana, l’équipe nationale.
La voie semble cependant dégagée pour le Maroc, grand favori qui s’était désisté en 2015 mais qui pourrait annoncer sa candidature « probablement en début de semaine », explique une source à la fédération marocaine. Magdi Abdel Ghani, membre du conseil d’administration de la fédération égyptienne, estime qu’il y a « un consensus pour que le Maroc accueille la compétition ».
Membre de la fédération marocaine, Abdelmalek Abroune confirme à l’AFP : « Si le Maroc est candidat, il serait le mieux placé. Le royaume connaît une forte affluence des touristes en été, ce sera une période idéale pour organiser une telle compétition. Le pays dispose de toutes les infrastructures de transport et d’hébergement, ainsi que d’une expérience dans ce genre d’événement. » « Le Maroc est la solution idéale pour la CAF, les six villes qui doivent accueillir la CAN sont prêtes avec leurs six stades », abonde le chercheur en sport Moncef El Yazghi.
Hôte de la Coupe du monde des clubs en 2013 et 2014, le Maroc a également accueilli le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2018, qui se déroule tous les deux ans, en alternance avec la CAN. Chez eux, les Lions de l’Atlas avaient remporté le CHAN, réservé aux joueurs évoluant dans les championnats du continent. Et, rappelle Moncef El Yazghi, le royaume « a pu organiser sans aucun incident » ce CHAN « en remplaçant le Kenya sur une décision qui n’a été prise que quelques mois avant la compétition ».
En attendant une potentielle candidature commune Maroc-Espagne-Portugal pour le « Mondial du centenaire » en 2030, un siècle après la première Coupe du monde, le Maroc pourrait donc faire ses preuves en juin prochain. Ce serait une consolation pour le royaume de Mohammed VI, qui n’aura pas le Mondial 2026, attribué au trio Etats-Unis – Mexique – Canada. Le Maroc, qui n’a organisé qu’une seule fois la CAN, en 1988, avait dû abandonner la CAN 2015, finalement organisée en Guinée équatoriale, pour cause d’épidémie d’Ebola.
L’organisation de la CAN 2019 serait enfin un atout sportif pour les Lions de l’Atlas, qui n’ont plus gagné la plus prestigieuse des compétitions africaines depuis 1976. « J’espère que le Maroc sera désigné », a déclaré vendredi au micro de BeIN Sports le sélectionneur français du Maroc, Hervé Renard, même si, a-t-il ajouté dans un sourire, « ça va rajouter une pression supplémentaire ».
Otric N.