La majorité des analystes sportifs pensent qu’elle a lieu d’être.
Depuis son accession à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le malgache Ahmad Ahmad n’a cessé de donner des sueurs froides aux autorités camerounaises. Ces sorties médiatiques sur la capacité du pays de Samuel Eto’o à organiser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football 2019 ont toujours poussé à des questionnements. Certains camerounais rencontrés dans la rue ont laissé entendre que cela serait dû au fait que l’organisation de la CAN 2017 avait été retirée à son pays par le Camerounais Hayatou à l’époque où il tenait encore les rênes de la CAF. Pinon Omgba analyste sportif fait une lecture différente des déclarations d’Ahmad Ahmad. Rappelons qu’il y a juste quelques jours où il indiquait que ce sera en novembre 2018 que le Cameroun sera fixé.
«La Coupe d’Afrique des Nations est la compétition phare de la CAF. De ce point de vue, cette instance doit s’assurer de toutes les garanties pour avoir une belle fête. En Amérique du Sud et en Europe, il y aura des compétitions à la même période. Pour la Confédération africaine de football, il est important que la compétition organisée au Cameroun soit une réussite. C’est donc légitime de voir la CAF maintenir la pression sur le Cameroun. Ahmad Ahmad aurait dû effectuer une visite au Cameroun depuis longtemps», déclare-t-il.
Sur l’arrivée le 2octobre 2018 du président de la CAF au Cameroun, Pinon Omgba pense qu’elle aussi était légitime et on est dans l’ordre des choses. «Vous ne pouvez pas organiser une fête quelque part et ne pas y faire un tour pour toucher du doigt l’état des préparatifs. Nous avons observé qu’il a parcouru l’Afrique. A chaque fois qu’il se trouvait dans un pays voisin, il nous envoyait des messages. Je suis de ceux qui pensaient qu’il était important qu’il vienne au Cameroun. Maintenant qu’il est venu, je crois que les discours qu’il tient en dehors du Cameroun seront différents quand il va voir les efforts qui sont déployés sur le terrain. Ahmad est venu conseiller le Cameroun et nous rappeler que si nous ne nous montrons pas à la hauteur, il sera capable de nous retirer l’organisation de cette compétition», ajoute-t-il.
Eloundou Kisito un autre analyste sportif souligne que cette pression démontre que le président de la CAF veut réussir sa CAN à 24 équipes. Aussi il précise que la décision du retrait revient non pas à Ahmad Ahmad tout seul mais au Comité exécutif de l’instance. «Ahmad peut arriver en tant que président de la CAF mais il n’a pas grand-chose à modifier par rapport à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations. Vu l’évolution des travaux, il est question de croire que nous serons à jour. Ce qui devrait préoccuper davantage la CAF c’est le volet sécuritaire. On est un peu déçu de savoir que c’est le rapport des camerounais encore qui essaie d’alimenter certaines polémiques sur la base des fausses informations au sujet du risque que court notre pays par rapport à la question sécuritaire. C’est ce genre d’arguments qui font en sorte que le CAF soit un peu dubitative», explique-t-il.
Liliane N.