Finalement, le 06 Avril restera un jour particulier dans la vie politique du Cameroun. Ce 06 Avril 2020, la ville de Yaoundé connaît un certain nombre de situation qui font craindre que la ville soit comme sur une poudrière. Entre rumeur de divers ordres, et tensions autour d’une vraisemblable succession au sommet de l’Etat en cours de préparation. C’est la peur au ventre que certains citoyens de la vile au sept collines vaquent à leurs occupations ce lundi 06 Avril.
06 Avril 1984 – 06 Avril 2020, voici 36 ans que le Cameroun est passé à côté d’un coup d’Etat militaire qui d’une manière o d’une autre a laissé une empreinte indélébile dans la suite de l’histoire politique et militaire de notre pays. Comme un oiseau qui vient chaque année au même endroit se nourrir ou se reproduire, ainsi procède cette date dans l’esprit de ceux qui ont été aux premiers rangs de cette crise évitée de justesse : les habitants de Yaoundé.
Ceux-ci en ce 06 Avril 2020 sont pris comme entre plusieurs frayeurs. La première, c’est les péripéties autour de la vie ou de la mort du Chef de l’Etat. Voici deux semaines que les rumeurs courent sur l’état de santé du Président de la République. Certains camerounais ont vite fait de déclarer Paul BIYA mort. Leur seul argument, son silence depuis le début de la crise sanitaire. Alors que tous les chefs de gouvernement du monde se sont exprimés et ont parlé à leur peuple. Même la Reine d’Angleterre dont la parole est tellement précieuse a pris la parole. Et ce pour la 5e fois seulement en 68 ans de règne. Comme pour souligner la gravité de la situation. Mais au milieu de toute cette situation de panique, Paul BIYA est absent.
Et ce flou sur la vie ou la mort du Président de la République est la cause d’une autre peur qui plombe l’ambiance sur la capitale en ce 06 Avril 2020. Notamment celle de la transition à la tête du pouvoir. Pendant que certains camerounais ont déjà désigné Franck BIYA comme successeur dynastique de son père. Alors que d’autres disent que des forces tapis dans l’ombre luttent pour garder l’équilibre constitutionnelle. Et c’est certainement ce cafouillage qui a certainement donné un certains crédits à cette rumeur de déstabilisation au sein de l’armée camerounaise. Ce qui peut tout aussi se comprendre après les modifications faites au sommet de l’armée (à l’Etat-major) par un décret signé du chef de l’Etat.
Ajouté à toute cette instabilité, le coronavirus qui ne vient pas pour arranger les choses. Un 06 Avril sur des braises en somme.
Stéphane NZESSEU