L’honorable Cabral Libii ne comprend pas pourquoi l’Etat décide de laisser ceux qui ont les moyens de payer pour s’acharner sur les petits camerounais au bout de la chaîne de consommation.
Tout d’abord, Cabral Libii rappelle aux camerounais que la décision pour l’Etat de poser une taxe sur l’achat des téléphones importés n’est pas une trouvaille camerounaise. Sauf que dans les pays où cette taxe existe, il y a déjà une production locale de téléphones portables. Et pour protéger ses industries et ses emploies ces Etats fixent les taxes sur les appareils importés. Ce qui malheureusement n’est pas le cas du Cameroun. Ce qui nous ramène à la question fondamentale, où est l’urgence, du moins la nécessité d’extorquer de la sorte les citoyens qui croulent déjà sous le poids de la difficulté à vivre au Cameroun ? Pour Cabral Libii « l'Etat paresseux, permissif et aux abois ne doit pas prioritairement s'acharner sur le citoyen ordinaire pour noyer son inertie et sauver sa face. Les vraies niches fiscales sont énormes et volontairement abandonnées par l'Etat. Elles sont entretenues par la corruption sophistiquée et les passe-droits dans la haute administration. » En d’autres termes, il n’y a aucune urgence à oppresser autant les citoyens alors que d’autres solutions existent. A en croire que l’Etat fait tout son possible pour rendre la vie dure aux citoyens.
Et dire que ce n’est pas le rôle de la Douane de collecter des impôts. « Le rôle de la douane n'est pas prioritairement de percevoir des recettes, cette mission fiscale est naturellement dévolue au service des impôts qui, reçoit en cette matière, l'appui de la douane. La mission de la douane est principalement économique en ce sens qu'elle travaille à régler le flux des marchandises pour protéger le territoire camerounais dont certains produits pourraient être menacés par l'importation. Dans cette même perspective, la douane lutte contre la fraude (contrefaçon, contrebande...). » fait savoir le Président du PCRN.
L’Etat du Cameroun par cette nouvelle méthode de collecte décide de laisser passer gratuitement les appareils au niveau de la Douane. Désormais, les importateurs ne payeront rien (mis à part quelques frais mineurs) pour faire entrer leurs produits sur le territoire. Alors que ces derniers ont la capacité financière de payer puisqu’ils font du commerce et ils génèrent d’énormes bénéfices sur ces articles. Comment comprendre que l’Etat laisse libre de tout paiement ceux qui se font de l’argent avec une activité pour s’accrocher sur ceux qui jusqu’ici attendent encore que les appareils en question coûtent moins chers pour faciliter la pénétration du numérique dans la société ?
« L'acheteur du téléphone dans la boutique du coin est en fait comme qui dirait prosaïquement "le moins cher". Le taxer ça se comprend sur le principe. Mais le cibler lui avec rigueur, alors que les "gros poissons" qui peuvent potentiellement payer dix fois plus, jouissent d'une inexplicable complaisance, est inique et dommageable pour notre économie. » S’indigne Cabral Libii. Et le leader politique de rappeler « dotons la douane des moyens pour qu'elle puisse jouer pleinement son rôle. La douane n'est pas un comptoir. C'est un levier de puissance. »
Stéphane NZESSEU