C’est finalement un happy end pour cette histoire qui a défrayée la chronique et cristalliser les attentions des autorités camerounaises. Maintenant que cette femme est reconnue innocente par les autorités militaires et que son témoignage est jugé vrai, que vont devenir tous ceux qui ont fusillé la chaîne de télévision Equinoxe TV ?
Ils sont allés très vite en besogne. Tout un pan de la société, manifestement acquise à une logique anti démocratique, en marge de tous les principes de présomption d’innocence, ils ont accusé et condamnés la chaîne de télévision de la ville de Douala.
En premier, on va relever la sortie du ministre de la communication du Cameroun, René Emmanuel SADI qui a pris sur lui de condamner la chaîne Equinoxe TV en demandant à Serges Alain Ottou et ses collègues de suspendre leurs programmes interactifs pour ne plus se retrouver à accueillir des témoignages mensongers.
Dans cette lettre, le ministre de la communication n’a émis aucune réserve quant à la possibilité que le discours de la jeune dame sur le plateau de télé soit vrai. Alors que la justice menait encore ses enquêtes, le ministre Emmanuel SADI avait déjà indiqué les coupables et prescrits les sanctions.
A côté du ministre de la communication, plusieurs acteurs des médias dont les journalistes s’étaient pris à la télévision Equinoxe. Parmi lesquels Sismondi Barlev Bidjoka et le président du Syndicat National des journalistes camerounais, Denis Kwebo, qui ont tenu des discours inquisiteurs à l’endroit de leurs confrères. Alors même que cette station de télévision a multiplié les reportages pour démontrer et appuyer pour le confirmer, le témoignage de dame Stéphanie Djomo.
Stéphanie Djomo avait été arrêté après avoir fait un témoignage sur le plateau de Equinoxe TV, sur la mort de ses jumelles dans la guerre qui sévit en zone anglophone du pays. Un témoignage qui n'était pas du goût du gouvernement et de ses affidés, et qui avait suscité une indignation générale auprès de ceux qui y trouvaient un problème.
Après son arrestation, elle est déférée à la prison centrale de New-Bell par le commissaire du gouvernement, du Tribunal militaire de Douala. Si l’on s’en tient aux comptes rendus de ses avocats, elle est menacée et harcelée pour rejeter le tort sur le parti de Maurice Kamto, le MRC. « Rien pour l'instant ne peut confirmer si elle a accepté le deal ou non. Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle a refoulée ses avocats ce matin avant le début de l'audience. A l'issu de celui-ci elle a été libéré », affirme l'un de ses avocats.
Ce qu’on sait pour l’instant, c’est que Dame Djomo est libre et innocentée dans l’affaire qui l’a conduite en prison.
Stéphane NZESSEU