Alors qu’ils sont venus suivre en direct le procès de leurs champions, plusieurs militants du MRC se disent mécontents de ce que le procès se tienne finalement à huis clos.
Ils viennent de Nkongsamba, Penja, Loum, Douala, Bafoussam, Mbalmayo, Ebolowa, Akom 2 et d’autres contrées du pays pour vivre en direct ce procès qui s’annonce historique. Des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes. Pour la plupart, ils disent avoir pris des permissions à leur lieux de service pour être à Yaoundé, d’autres sont à leur propres comptes et ont sacrifiés trois jours de travail (jeudi, vendredi et samedi) pour venir soutenir leur champion.
Robert Talom est un commerçant. Il s’était déjà préparé à ne pas travailler durant ces jours de procès. Mais il n’est pas du tout content de ne pouvoir être à l’intérieur du tribunal « je ne sais pas pourquoi les policiers ne veulent pas qu’on entre dans le tribunal. On a dit que c’est un procès public. Je ne sais pas comment ça se fait qu’un procès public se fasse avec les portes fermées au public ? Qu’est ce qu’ils ne veulent pas qu’on entende ? Qu’est ce qu’ils veulent encore nous cacher ? » Comme lui, plusieurs autres militants s’interrogent. Mr Abeng est parti de la région du Sud pour assister à ce procès. Pour lui « les gens de Yaoundé veulent éviter que ce procès soit comme celui qui s’était passé au Conseil Constitutionnel. Ils savent que si les gens comme nous assistons à leur mascarade de procès, on va aller dire au village ce qui s’est passé et ça va encore augmenter la côte de Maurice Kamto et des autres grands hommes qu’ils ont arrêtés. Et le parti MRC aussi sera bien vu ».
Pour étouffer leurs colères et se consoler, les militants scandent des slogans à la gloire de Maurice Kamto et de ses coaccusés.
Il faut également dire que la colère des militants s’ajoute désormais à celle des automobilistes qui n’arrivent plus à circuler sur la rue passant devant le tribunal militaire. La rue qui dessert le marché central, l’avenue kennedy, la Montée Anne rouge et de l’autre côté la police judiciaire, le marché du Mfoundi et le quartier Elig Essono, cette rue disions nous est complètement paralysée. Impossible de circuler. Même les piétons ont quelques difficultés à se frayer un chemin. Et dire que le soleil sera bientôt à son zénith, la tension va certainement monter d’un cran d’ici peu.
Stéphane NZESSEU